Lorsque la guerre démarre, Joinville vient de sortir d’une série de consultations électorales, qui ont vu l’entrée en nombre de socialistes au sein du conseil municipal, même si la municipalité reste dirigée par des radicaux, derrière le maire, Achille Ernest Mermet, un chimiste.
Le quotidien L’Humanité, journal de Jean Jaurès jusqu’à son assassinat le 31 juillet 1914, relate l’importance des pertes subies au sein même des rangs socialistes. André Flambard, conseiller municipal de Joinville, blessé le 22 septembre, en traitement à Lyon. Né au Havre en 1881, élu en 1912, membre du bureau du parti Sfio en 1913, il reviendra vivant du conflit et rejoindra – comme la totalité des socialistes joinvillais – le parti communiste après-guerre ; il y restera actif au moins jusqu’en 1924.
Un autre pilier de la Sfio est lui aussi blessé au coude en octobre. Henri Tabouret, doreur sur bois, est né à Paris en 1889. Il réside dans le quartier de Polangis. Toujours parmi les socialistes, Boeuiller, enseignant, est blessé en novembre.
François Henri Paget, originaire de Haute-Savoie, où il enseigne, rejoint Joinville où il devient instituteur dans l’école du centre en février 1914. Il est un membre actif du Syndicat de la Seine et de la section Sfio. En octobre, il est blessé et transféré en traitement à Marseille. Il reprend le combat, est nommé sergent et est tué le 27 septembre 1915, dans la région d'Arras, par une balle au cœur. Il avait 26 ans et servait dans le 143e régiment d'infanterie.
Parmi les civils, on s’organise. Le journal Le Petit Parisien signale que, dès le 6 août, une milice communale a été mise en place à Joinville pour surveiller les voies de communication. Elle rassemble des « hommes de bonne volonté, honorablement connus, qui, par leur âge ou des situations spéciales, n'ont pas été appelés sous les drapeaux ». La nuit, elles doivent protéger les habitants contre les malfaiteurs. Dans la journée, les miliciens seront chargés du service d'ordre aux portes des mairies et aux endroits où leur présence serait jugée utile.
L’école du Parangon se transforme. Elle met en place en septembre une œuvre de patronage et d'hospitalisation des enfants pendant la guerre. Sous la responsabilité de Louise Rousseau, écrivain et femme du directeur de l’établissement, il s’agit « de recueillir et de soigner les pauvres petits dont le père, veuf ou divorcé, est appelé sous les drapeaux. »
Une affiche patriotique de la mairie de Joinville, 1916