Benoît Hamon est séduisant, intelligent et certainement plein de qualités humaines ou d’idées philosophiques. Mais il y a aussi son programme.
Non, Benoît, on ne peut pas dire « le déficit, on s’en fiche » : plus de déficit, c’est plus de dettes, donc moins d’argent pour les politiques publiques, plus d’impôts et à la fin, moins d’emploi et moins de revenus pour les français.
Non, Benoît, on ne peut pas prétendre qu’on va financer deux porte-avions, augmenter presque toutes les dépenses et ne pas toucher aux impôts des ménages.
Non, Benoît, supprimer les rares abaissements de charges octroyés aux entreprises, ce ne sera pas sans effet sur l’emploi. Les employeurs sont déjà parmi les plus taxés au monde, et faute de compétitivité, les investisseurs préfèreront des rivages plus cléments ou abandonneront leurs projets.
Non, Benoît, accorder 750 euros à tous les jeunes sans condition de ressources ni de travail, ça ne libèrera pas 600 000 emplois. Par contre, ça va certainement créer un appel d’air et attirer des personnes du monde entier. De l’autre côté de la Méditerranée (je travaille en Algérie), c’est le salaire (officiel) d’un dirigeant d’une entreprise publique.
Oui, Benoît, ce que tu dis sur la laïcité est intéressant, mais Non, Benoît, un corps d’inspecteurs ce n’est pas une bonne idée : nous ne sommes pas en Iran ou en Arabie ou on a des polices religieuses, et les lois ou les administrations actuelles sont bien assez nombreuses.
Oui, Benoît, tu as un rôle à jouer dans la vie politique, mais Non, Benoît, ne gâche pas les chances de la gauche pour la prochaine élection présidentielle.