Bien éloigné, par mon travail, du quotidien médiatique métropolitain (puisque j’exerce des fonctions d’expert européen à l’étranger), je suis cependant avec une grande attention les débats et positions prises par les uns et les autres.
Je suis membre du parti socialiste depuis un peu plus de quarante ans ; c’est dire si la vie de la gauche démocratique m’importe au plus haut point.
En 2007, j’ai fait la campagne de Ségolène Royal, enthousiasmé par le renouveau qu’elle apportait, au moins en matière de forme, dans la vie politique.
En 2012, j’ai soutenu François Hollande, candidat raisonnable, qui redonnait à la gauche une chance de gouverner. J’aurai bien aimé qu’il continue, s’il l’avait voulu et surtout s’il n’avait pas donné le spectacle navrant des auto-commentaires de son action. Mais le président Hollande s’est écarté, au moins pour un temps, du débat électoral national.
Je voterai à la primaire de la Belle Alliance populaire. J’aurai bien aimé mettre un bulletin pour Manuel Valls, précurseur d’une gauche qui avait compris que la sécurité des citoyens est un vrai enjeu ; sauf que je ne comprends plus ce qu’il veut et je m’inquiète des revirements et des contradictions entre son action et ses proclamations.
Je ne soutiendrai certainement ni Benoît Hamon et les 400 milliards d’impôts qu’il nous promet, même à terme, pour financer son revenu universel, ni Arnaud Montebourg, chantre d’une gauche passéiste. J’ai de la sympathie pour François de Rugy, dont je partage l’aspiration écologiste réaliste ; je trouve intéressantes les idées de Sylvia Pinel concernant l’entreprise ; et j’ai de l’amitié pour Jean-Luc Benhamias, compagnon de combats de jeunesse ; mais aucun des trois ne représente une candidature crédible.
C’est donc pour le social-démocrate Vincent Peillon que je penche et que je me prononcerai.
Mais il ne s’agit que d’une étape : aujourd’hui, Peillon, pas plus que les autres, ne semble en mesure de faire gagner la gauche.
Depuis l’été 2016, je m’intéresse vivement à ce que représente et propose Emmanuel Macron. J’ai donc - comme plus de 70 autres Joinvillais – rejoint dès juillet En Marche ! Et, même si je ne prends pas part physiquement à sa campagne, je m’y associe à distance.
J’espère que, dans les trois mois qui vont suivre, Emmanuel Macron réussira à réunir autour de lui tous les progressistes, y compris les socialistes, les écologistes ou les radicaux-socialistes, mais d’abord ceux qui s’étaient mis en retrait de la vie civique et veulent désormais peser et non subir.
Une France entreprenante pourra en naître, avec une vie politique enfin renouvelée.