Benoît Hamon a gagné ce dimanche la primaire de la Belle Alliance populaire, c’est l’émergence d’un nouveau leader à gauche. Il comptera sans doute beaucoup à l’avenir. Pour l’instant, il a présenté un programme irréaliste, et je crains qu’ainsi il marginalise une grande formation, le parti socialiste auquel j’appartiens depuis plus de 40 ans, qui non seulement a vocation à défendre des idées, mais aussi à diriger les affaires.
Gouverner, c’est forcément chercher des alliances, faire des compromis. C’est le seul moyen de faire progresser la société.
En France, l’équilibre social est menacé par une droite résolument conservatrice aux intentions dévastatrices et la tradition politique est attaquée par une extrême-droite démagogique. Notre pays est menacé à l’extérieur non seulement par des forces terroristes, mais il doit aussi faire face au grave désordre créé par l’invraisemblable glissement xénophobe d’une Amérique dont je ne reconnais plus les valeurs.
Il n’est pas possible à la gauche de se disperser, de passer son tour en prétendant faire rêver sans pouvoir agir.
Il est indispensable de rassembler pour aller de l’avant, vers une France entreprenante, soucieuse de son environnement, confiante, tenant solidement sa place dans le monde, ouverte et solidaire.
Benoît Hamon peut en être, mais ce serait un surprenant changement de ses positions actuelles. Comme l’écologiste Yannick Jadot, il aurait toute sa place dans un rassemblement des écologistes, des socialistes, des radicaux, et même de ceux qui, centristes ou simples citoyens, espèrent autre chose qu’un abandon du pouvoir à la droite.
Celui qui aujourd’hui incarne cette possibilité d’une victoire progressiste, c’est Emmanuel Macron.