Prévention des inondations (2) : les Joinvillais veulent faire reconnaître le caractère habité de l’île Fanac
J’ai déjà rendu compte de « l’avis favorable avec réserves » émis par la commission d’enquête sur la révision du Plan de Prévention du Risque d’Inondation de la Seine et de la Marne dans le département du Val de Marne. Rappelons que son rapport, qui fait suite à une enquête publique du 23 février au 6 avril 2007, est daté du 29 mai 2007 et qu’il est disponible en ligne sur le site de la préfecture du Val de Marne.
Comme elle le devait, la commission a relevé les différentes remarques, et celles de Joinville-le-Pont ont été les plus nombreuses. La consultation des Joinvillais s’est faite de trois façons : un entretien des commissaires enquêteurs avec le maire (en l’occurrence, avec un adjoint) ; un avis du conseil municipal ; et les remarques écrites et orales faites lors de l’enquête par des particuliers et associations de la commune.
Huit entreprises, associations et particuliers ont émis un avis, soit pratiquement un sixième des remarques enregistrées par la commission dans l’ensemble des 24 communes.
Quelques points ont été repris dans de nombreuses interventions joinvillaises sans faire l’objet d’oppositions : la rénovation de la vanne-secteur de l'écluse dite Saint Maur ; la reconnaissance du caractère de zone habitée de l’île Fanac ainsi que la possibilité de construire des équipements d’intérêt général dans les terrains d’emprise de l’autoroute A4/A86.
La délibération du conseil municipal 19 décembre 2006 du conseil municipal avait formulé un avis favorable sous plusieurs réserves, demandant que l’ensemble des modifications de classement des zones pavillonnaires des quartiers de la Marne, Polangis et Vautier, des aménagements pour le périmètre des industries cinématographique, une augmentation du coefficient d’emprise au sol et une amélioration des possibilités d’extensions.
Georges Nérin, maire-adjoint (Ump) de Joinville le Pont, est intervenu officiellement au nom du maire. À ce titre, il a observé que « les PPRI d’un bassin versant doivent être rendus cohérents entre eux ». Il a plaidé pour « la réalisation d’ouvrages de protection », dont le barrage de la Bassée. Georges Nérin a enfin demandé que soit mis au point un plan de secours spécialisé inondation dans le Val de Marne.
Parmi les autres participants à l’enquête, il y a eu deux associations, une entreprise, deux élus et trois autres particuliers.
Le comité de l’île Fanac a souligné le « rôle essentiel » des bassins de rétention.
L’association de sauvegarde de l’environnement de Polangis (Asep) a critiqué la lisibilité des plans de zonage, estimé que le PPRI devrait être au niveau du bassin, s’est étonné « que les contraintes imposées soient uniquement urbanistiques et que le PPRI ne traite pas des secours, ne traite pas d’entretien des berges, ne traite pas des réseaux... ». L’Asep a contesté la demande du conseil municipal de modification du classement des zones pavillonnaires, mais demandé que les extensions soient autorisées sans limitation de surface.
Georges Nérin, à titre privé cette fois-ci, a appelé à « une gestion globale du fleuve et de ses affluents. »
Stéphanie Kernst et M. Thierry Japrée, de la société EaudeParis, ont souligné que leur « société travaille sur un avant projet de consolidation de l’exploitation de son usine de production d’eau potable de Joinville » et sils se sont inquiétés « des prescriptions incompatibles avec ce projet pourtant nécessaire à la continuité du service public d’alimentation en eau ». Ils ont donc demandé une modification du zonage ou des dérogations appropriées pour le maintien de l’activité de cette usine « qui nécessite la proximité immédiate de l’eau. »
Olivier Dosne, député suppléant (Ump), a demandé que les règles d’urbanisme permettent la réalisation des projets de passerelles et « l’aménagement des bords de Marne dans l’esprit de Saint Maur. »
Stéphane Le Renard, résident de l’île Fanac, a qualifié son île « d’espace vert légèrement urbanisé. »
Jacques Desprairies, a considéré que « l’enquête ne respecte pas le citoyen » et trouvé « très inquiétante pour l’environnement de Joinville » l’intervention d’EaudeParis.
Quant à moi-même, Benoit Willot, j’ai revendiqué l’organisation d’un plan de sauvegarde coordonné à l’échelle régionale et regretté que la concertation n’ait prévu ni réunion publique, ni rencontres avec les associations, ni consultation du dossier sur Internet.
Dans un prochain article, je reprendrais les réponses des commissaires enquêteurs et de la direction de l’équipement aux remarques joinvillaises.
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