Maîtriser la distribution de l’eau et son prix
Comme en 2006, l’UFC-Que choisir a publié une enquête sur le prix de l’eau dans certaines villes françaises. L’organisme a étudié les factures dans 19 agglomérations ; parmi elles, 15 affichent des prix de l'eau « 1,3 à 2,2 fois supérieur aux coûts de revient.» D’après cette enquête, le champion de la surfacturation, c’est le syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif, auquel la commune de Joinville-le-Pont est adhérente).
Le Sedif, présidé par André Santini, secrétaire d’Etat à la Fonction publique et maire (Nouveau Centre) d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), a dénoncé les «calculs erronés» et les «partis pris» de l'étude de l'UFC-Que Choisir.
Selon, l'UFC-Que Choisir, la marge entre le prix facturé et ce que l'eau devrait coûter s'élève pour le Sedif à 58,7%.
Mais au delà du prix de l’eau, la question est de savoir qui doit piloter le service public de l’eau. Les collectivités peuvent en effet gérer leurs services des eaux en direct via une régie ou en délégation en le confiant à des entreprises privées. La ville de Grenoble a repris en régie son eau ; et le maire de Paris, Bertrand Delanoë, vient d’annoncer qu’il souhaitait le faire.
L'UFC-Que choisir s’interroge sur la situation actuelle : «nous ne disons pas qu'il faut promouvoir les régies». Certaines régies dégagent des marges importantes. Cependant, en terme de perspective, l’UFC-Que Choisir propose de faire des régies une «véritable alternative» et de «démanteler» les principales sociétés présentes sur ce marché (Véolia, Suez et la Saur).
La Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E), qui rassemble les opérateurs privés, considère que « régie et délégation de service public ont, à contexte d’exploitation identique, des coûts comparables. »
L’Institut français de l’environnement, a réalisé une étude montrant que quand le service est assuré par une régie municipale, le prix de l’eau est en moyenne de 2,19 euros/m3 contre 2,93 euros/m3 quand il est délégué à un opérateur privé.
Le Conseil de la concurrence avait appelé en novembre 2006 à plus de concurrence sur le marché de l'eau en Ile-de-France, et infligé des amendes à la Lyonnaise des eaux et au Sedif.
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