Saint Maur des Fossés en tête du « tableau de déshonneur » de la Fondation Abbé Pierre
Quelques mois après la disparition de son inspirateur, la Fondation Abbé Pierre poursuit la publication de son palmarès annuel des communes. Elle distingue les bons et les mauvais élèves de l’application de la loi « Solidarité et renouvellement urbain » (Sru).
L’étude porte sur cinq années, de 2003 à 2007. Elle a pris en compte 720 sur les 736 communes sont aujourd’hui soumises à la loi Sru. Le commentaire de la fondation est clair et concis : « affligeant ».
Parmi ces 720 communes, 384 (53,3 %) comptent moins de 10 % de logements sociaux et 161 (22,4 %) ont un taux inférieur à 5 %. Mais ce sont, précisément, celles qui ont le moins de logements sociaux qui font, manifestement, le moins d’effort pour en produire.
Dans la catégorie principale, celle des villes de plus de 50 000 habitants, il y a un champion : la commune de Saint Maur des Fossés (Val de Marne). Forte de 73 069 habitants, faible d’un taux de logements sociaux de 5,5% (l’objectif est de 20%), la commune aurait dû produire en cinq ans 1236 habitations. Elle n’en a compté que 30, soit 2% du total. On remarquera d’ailleurs qu’une partie de ce total a été construit par une association, Solidarités nouvelles pour le logement.
Accompagnent Saint Maur et son maire Jean-Louis Beaumont dans ce tableau de déshonneur : Neuilly sur Seine (Hauts de Seine, avec 2,6% de logements sociaux), Hyères et Toulon (Var) ainsi que Nice (Alpes maritimes). On relèvera que ces cinq villes ont un maire Ump ou divers droite.
À contrario, la fondation met un tableau d’honneur, dans lequel figurent Montauban, Annecy, Dijon, Versailles et Paris.
Dans la catégorie des villes de 5 000 à 50 000 habitants, les héritiers de l’Abbé Pierre distinguent toujours parmi les « mauvais élèves » une autre commune val-de-marnaise, Le Perreux. Avec 6,9% d’habitants, la ville du député-maire Ump Gilles Carrez, rapporteur général du budget, aurait dû inscrire 491 logements sociaux de plus ; elle s’est contentée de 89.
En exergue de ses travaux, l’étude reprend une exhortation de l’Abbé Pierre devant l’Assemblée nationale le 24 janvier 2006 : « Faites pression sur les élus pour qu’aucun ne s’abaisse à cette indignité de ne pas respecter la loi...»
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article