Environ 600 personnes se sont rassemblées à Joinville-le-Pont dimanche 6 avril, de la gare du RER au quai de la Marne, où a été repêché le corps du jeune Malien, Baba Traoré. Un hommage lui a été rendu, et des centaines de fleurs ont accompagné sont parcours dans la rivière.
L’histoire de Baba Traoré est maintenant un peu mieux connue. Contrairement à certaines insinuations, y compris sur ce site, non seulement Baba Traoré disposait d’un titre de transport en règle, mais il était venu en France légalement.
Sa sœur Maïmouna avait une grave insuffisance rénale, qui nécessitait le don d’un rein. Baba avait accepté de donner son organe à sa sœur. Tous deux étaient venus en France grâce au ministère de la santé, qui avait pris en charge les frais de transport et les demandes de visas. Depuis l’opération, Baba et sa sœur devaient se présenter tous les deux mois auprès du spécialiste qui les avait opérés. C’est pourquoi tous les deux avaient demandé une prolongation de leur autorisation de séjour. Maïmouna a un titre renouvelé d’année en année. Par contre, Baba s’est vu opposer un refus, avant d’être l’objet d’un arrêté de reconduite à la frontière.
La manifestation s’est déroulée dans le calme, avec beaucoup d’émotion et de dignité. De nombreux représentants d’associations humanitaires étaient là, et en particulier des collectifs du Réseau éducation sans frontières (Resf) du Val de Marne de Seine Saint Denis et de Paris, derrière celui de Joinville-le-Pont, la Ligue des droits de l’Homme et le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples.
De nombreux sans-papiers (ou anciens sans-papiers) étaient présents ainsi que des travailleurs immigrés, qui encadraient la famille et les amis de Baba Traoré, qui résidait à Neuilly-Plaisance en Seine Saint Denis (et non Noisy-le-Grand comme je l’avais indiqué par erreur).
Les élus se comptaient également par dizaines, emmenés par Christian Favier, président du conseil général du Val de Marne et les maires de plusieurs communes voisines, comme Dominique Adenot, maire de Champigny sur Marne.
Parmi les Joinvillais, tous les élus de gauche étaient là, sauf Marie-France Astégiani-Merrain, en déplacement à l’étranger. Le maire n’était pas représenté, mais on notait qu’une adjointe au maire a pris part au défilé, Emmanuelle Conrad.
De nombreux Joinvillais avaient tenu à se rendre à la manifestation, dont plusieurs personnes très âgées ainsi que beaucoup de jeunes, lycéens et collégiens.
Samedi 5 avril au soir, une autre manifestation improvisée de jeunes, moins calme, avait traversé Joinville, criant des slogans contre les centres de rétention. Trois panneaux publicitaires avaient été touchés par des pierres.