Marie-France Astegiani-Merrain, conseillère municipale de Joinville-le-Pont, est sans doute une des dernières personnes, en dehors de sa famille et de ses proches, à avoir rencontré Aimé Césaire, ancien député et maire de Fort-de-France (Martinique).
C’est pour lui présenter les résultats d’un colloque scientifique tenu en novembre 2007 à Dakar (Sénégal) que Marie-France Astegiani-Merrain avait été le voir fin mars 2008. Parrainé par Aimé Césaire, la rencontre – tenue sur l’île de Gorée dans la capitale sénégalaise – traitait des conséquences de la traite et de l'esclavage.
L'Association de descendants d'esclaves noirs et leurs amis, Aden, s’était inspirée pour organiser ce colloque, de la pensée de Césaire pour faire reconnaître toute l'histoire de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions comme faisant partie intégrante de l'histoire de France.
Aussi c’est avec beaucoup de tristesse Marie-France Astegiani-Merrain, porte-parole et vice présidente de l'ADEN, a appris la disparition d'Aimé Césaire le 17 avril 2008, âgé de 94 ans. Pour elle, Aimé Césaire n'est pas seulement le père de la négritude, il est celui qui nous a donné « la force de regarder demain ».
Marie-France Astegiani-Merrain pense « à sa famille et à ses proches, aux peuples de Martinique et des Antilles, à tous les militants du travail de mémoire sur les conséquences de la traite négrière et de l'esclavage, qui sont endeuillés aujourd'hui ».
« L'œuvre d'Aimé Césaire et l'homme politique qu'il fut resteront un socle incontournable de toute la pensée pour un universalisme réel. Un universalisme sans concession sur les tragédies, les crimes contre l'humanité, mais un universalisme généreux.
« La pensée d'Aimé Césaire est étudiée en Afrique, en Europe et aux Amériques. Elle est une contribution essentielle à l'Humanité toute entière. »
La conseillère municipale a également proposé au maire qu’une voie de Joinville, par exemple le pont, soit nommée « Aimé Césaire ». Elle se rend, dimanche 20 avril, au obsèques du poète et fondateur du parti populaire martiniquais.