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Joinville-le-Pont au jour le jour

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La vie locale sur les bords de Marne


Mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions

Publié par Benoit Willot sur 9 Mai 2008, 23:05pm

Catégories : #histoire

Sous la Révolution française, les députés de la Convention avaient une première fois aboli l'esclavage le 16 pluviôse an II (4 février 1794), mais cette mesure ne fut que très partiellement appliquée et Napoléon Bonaparte l’abroge le 20 mai 1802.

En 1833, l'esclavage est définitivement aboli dans les colonies britanniques.

Le 27 avril 1848, le gouvernement de la République française publie les décrets d'abolition immédiate de l'esclavage dans les colonies françaises. Le décret d'abolition est présenté par Victor Schoelcher, 44 ans, philanthrope libéral, sous-secrétaire d'État à la Marine dans le gouvernement provisoire. Les colonies dépendent de l’administration de la marine.

Le ministre de la Marine, qui est le grand physicien et astronome François Arago (62 ans), soutient à fond son subordonné. Il appartient à l'extrême-gauche républicaine et dès 1840 s'est fait l'écho à la Chambre des députés des revendications sociales.

250.000 esclaves noirs ou métis sont concernés par le décret aux Antilles (Martinique et Guadeloupe), en Guyane, à la Réunion ainsi qu’au Sénégal où la France contrôle alors quatre communes dont Saint-Louis. L’application aurait dû être progressive.

Mais les esclaves ont accéléré le mouvement. À Saint-Pierre, en Martinique, une insurrection a éclaté le 22 mai 1848, avant qu'ait été connue l'existence du décret. Même chose en Guadeloupe où le gouverneur abolit l'esclavage dès le 27 mai 1848 pour éteindre l'insurrection.

En Guyane, la liberté entre en application le 10 août 1848 conformément au délai prévu. À la Réunion, plus éloignée de la métropole, il prend officiellement effet le 20 décembre 1848 mais dans les faits, à cette date, l'esclavage n'existe déjà plus dans l'île.

Les planteurs anciens esclavagistes reçoivent une indemnité forfaitaire. Ils tentent aussi de d'obliger les anciens esclaves à souscrire des contrats de travail et s’appuient sur l’administration pour sanctionner le «vagabondage» dans les îles à sucre.

Victor Schoelcher va militer, sans succès à l’époque, contre la peine de mort. Exilé en Angleterre sous le Second Empire, il est élu député de la Martinique à l'avènement de la Troisième République puis devient sénateur inamovible jusqu'à sa mort, le 26 décembre 1893.

Le 10 mai est devenu en France officiellement la journée de mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.

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