Le parti communiste tiendra son XXXIVème congrès à la fin de l’année 2008. Un « Espace de débat et de préparation du XXXIVème congrès du PCF » a été mis en place, qui porte le nom d'Alternative Forge. Plusieurs intervenants val-de-marnais s’y expriment.
On trouve ainsi un texte de Roger Martelli, historien et membre du comité exécutif national du PCF, daté du 9 juillet 2008 qui appelle à une transformation, c’est à dire à un changement de nom et de nature du PCF.
« Je fais partie de ceux qui s’expriment sans ambiguïté en faveur de l’option transformatrice : ce n’est pas d’une adaptation à l’intérieur du cadre existant que le communisme politique a besoin, mais d’une véritable révolution interne, qui le fasse passer d’une ère à une autre, d’une forme à une autre. Je considère que ce choix est celui qui permet d’intégrer à la construction collective le plus grand nombre de forces, dans le PCF actuel et au-delà de ses rangs. Je précise, pour que les choses soient claires, que, à mes yeux, à l’issue du processus transformateur le communisme devrait continuer à vivre, mais pas sous la forme de l’actuel « PCF ». »
Boris Milisavljevic, membre du conseil départemental de la fédération du Val-de-Marne et militant à Alfortville (94), avait répondu antérieurement, en s’appuyant sur un ouvrage de Roger Martelli (Refondations, pour une nouvelle force à gauche). Il critiquait le fait que l’intellectuel estime que « le PCF n’a plus d’avenir, en tout cas comme force capable de peser au cœur de la vie politique à gauche ». Le militant alfortvillais indique qu’il ne croit « absolument pas en cette affirmation et l’argumentation employée par Roger Martelli est loin de [le] convaincre. »
Un texte intéressant, daté du 29 novembre 2007, est une synthèse d’entretiens avec six anciens membres du PCF « parmi des milliers d’ex-adhérents du PCF » qui y ont exercé des responsabilités.
Marie-France Monier (cinquante-neuf ans), ouvrière chez Chausson reconvertie employée communale à Villejuif, dans le Val-de-Marne fait partie des interviewée. En 2007, elle a préféré voter pour Olivier Besancenot (LCR). Les doutes s’installent progressivement chez cette militante qui adhère en 1970 et quitte la formation communiste au moment de la gauche plurielle, de 1997 à 2002. « J’ai arrêté petit à petit de donner mon temps au parti. Il a abandonné les ouvriers et les employés, je ne pouvais plus suivre. »
Pour elle, « On est devenu un parti électoraliste et les seuls qui avaient la parole, c’était les élus. Le parti de Hue et de Buffet est devenu celui de la stratégie. La vie des gens était reléguée en second plan. La priorité consistait à établir des alliances ou des accords entre organisations. Je n’ai pas adhéré au parti de la stratégie. »
Marie-France Monier ne sait pas où aller – politiquement parlant : « Je me sens orpheline de ce temps où l’on se sentait vivre, où on ne subissait pas ». Mais elle continue de s’intéresser au devenir de son ancienne formation : « Le PCF doit arrêter d’être obnubilé par les problèmes de stratégie et redevenir un parti de lutte. »
Le document conclu en estimant que les six personnes concernées, n’étant plus adhérents du PCF « restent profondément communistes. Des communistes sans domicile fixe. »
* Alternative Forge : http://alternativeforge.net/