«Le 16 octobre, c’est la Sainte-Edwige, on va lui faire sa fête !» : François Sauterey, président du Réseau associatif et syndical (RAS) appelle avec onze autres associations à une grande journée de mobilisation pour l’abandon du fichier Edvige (Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale) le jour où l’église catholique fête Edwige, duchesse de Silésie puis religieuse au 13ème siècle.
La pétition du collectif Non à Edvige ! était signée le 23 septembre 2008 plus de 167 000 personnes et 800 organisations. Le collectif remettra des fiches à envoyer au ministère de l’Intérieur pour «faciliter le travail de la police».
La nouvelle mouture du décret sur le fichier Edvige est expurgée de son passage sur le fichage des personnalités qui exercent un mandat ou jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux « significatif ». Le projet de décret exclut également le recueil de données concernant la santé ou la vie sexuelle.
Mais il maintient le fichage des mineurs dès 13 ans avec un « droit à l'oubli » non automatique à leur majorité. Le texte va être examiné en octobre par la Commission nationale informatique et liberté avant d’être soumis à nouveau au Conseil d'État.
Si la mobilisation a permis que les informations ayant trait à la santé ou la vie sexuelle des personnes soient exclues, le fichier pourra cependant contenir des données « à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou l'appartenance syndicale des personnes ». Faouzi Lamdaoui, secrétaire national à l'égalité du PS a jugé le nouveau projet de décret « largement aussi attentatoire » aux libertés que le premier.
Le Syndicat de la magistrature a également estimé que si la nouvelle mouture du décret sur Edvige témoigne de « reculs » de la part du gouvernement, ils restent nettement insuffisants. En conséquence, le SM continue d'appeler au retrait du texte.