Le redécoupage électoral engagé par le gouvernement et confirmé par le secrétaire d’État à l’intérieur, Alain Marleix (Ump), risque d’avoir d’importants effets dans toute l’Île de France, mais notamment dans le Val de Marne. En effet, le gouvernement a décidé de procéder à ce remaniement à partir de règles qui, toutes cumulées, devraient conduire à une sensible diminution de la représentation parlementaire des zones urbaines :
- Maintien du nombre de députés total (577) ;
- Maintien de la règle faisant que tout département compte au moins deux députés, même s’il n’atteint pas le seuil démographique lui ouvrant ce deuxième siège ;
- Création de circonscriptions nouvelles outre-mer, notamment dans deux toutes petites îles qui ont récemment changé de statut (Saint Barthélémy et Saint Martin) ;
- Création de sièges pour les personnes résidant à l’étranger (sans doute huit) ;
Aujourd’hui, le département du Val de Marne compte douze circonscriptions législatives. En 1986, date du dernier recensement, la règle était qu’il fallait un député pour 106 000 habitants ; avec 1 193 655 habitants au recensement de 1980, le département s’était donc vu octroyer 12 sièges.
En 2008, la règle est devenue un député pour 125 000 habitants. Reste à savoir sur quel chiffre se basera la commission en charge du redécoupage. Le dernier comptage officiel est celui du recensement de 1999 ; il donnait alors 1 227 250 habitants au département ; sur cette base, le Val de Marne n’aurait plus que dix députés. Mais l’estimation de l’INSEE est que le département comptait, au 1er janvier 2006, 1 293 000 habitants ; si ce chiffre est utilisé, le département aurait donc un onzième poste.
En tout état de cause, un siège sera supprimé ; la logique voudrait qu’il s’agisse de la plus petite circonscription en termes de population, la 1ère – qui regroupe des parties de Saint Maur et Créteil ainsi que Bonneuil. Évidemment, la suppression d’une circonscription entraînera un remodelage des autres, et très certainement de la 7ème (qui comprend Joinville).
À l’échelle nationale, l’application cumulée de ces différentes règles fait que la surreprésentation des territoires ruraux, souvent conservateurs, sera accentuée, au détriment des zones urbaines, et notamment de Paris et la petite couronne parisienne (-5 sièges) et du Nord Pas-de-Calais (-5 sièges également).
Un député devrait représenter en moyenne 112 300 personnes, mais 21 députés représenteront des circonscriptions de moins de 80 000 habitants tandis que 49 seront délégués par des territoires comptant plus de 122 000 habitants en moyenne.