À une allure d’escargot, le dossier de l’aménagement du tronc commun aux autoroutes A4 et A86 a franchi semble-t-il une nouvelle étape en fin de semaine.
Dans une lettre datée du 12 décembre 2007, le président de la République, Nicolas Sarkozy, s’adressait à Jacques Martin, conseiller général du Val de Marne et maire (invalidé, mais ayant fait appel) de Nogent (Ump). Il précisait que le projet A4 A86 bénéficiera « d’une ambition et d’une priorité nouvelles dans le cadre du Comité interministériel d’aménagement et de compétitivité des territoires spécifiquement consacré à la région Île de France que le gouvernement tiendra à l’automne 2008 ». Le fameux Comité interministériel semble remis à une date inconnue.
Mais le quotidien Le Parisien (24/10/2008) annonce l’engagement… de nouvelles « études préalables », qui seront lancées « en 2009 », pour permettre de passer « en 2010 » à une « enquête publique ». Après avoir, pendant une période, battu le record d’Europe des embouteillages, notre tronçon autoroutier va certainement battre le record du monde des études et enquêtes en tout genre.
Les travaux quant à eux sont annoncés pour « 2012 ou 2013 ». Mais ce qui est étrange, c’est qu’ils sont chiffrés à 50 millions d’euros, alors que le coût du projet était « estimé entre 120 et 180 M€ HT selon le scénario d’aménagement retenu » lors de la concertation organisée dans le cadre de la commission nationale du débat public en 2006. Sachant que c’est le scénario le moins coûteux qui a été préconisé, il fallait donc tabler sur 120 millions d’euros pour sa mise en œuvre. Or l’annonce faite vendredi dernier ne semble concerner que les protections phoniques. Est-ce à dire que la dépollution des eaux, pourtant reconnues comme indispensable, ne serait pas faite ? La remise en état des terrains délaissés est-elle abandonnée ? Où le montant annoncé ne concerne-t-il que la seule part de l’État, celle de la région étant acquise dans le cadre du contrat de programme signé entre les deux entités.
Cette interrogation financière fait dire au conseil général du Val de Marne qu’il s’interroge sur le « véritable engagement financier de l’État ».
Dans le même article du Parisien, le maire de Joinville, Olivier Dosne (Ump), indique qu’il compte réunir le comité de défense des riverains de l’autoroute « dans les semaines à venir ». Une indication comparable figurait déjà dans le bulletin municipal paru début octobre. Finalement, les seuls ne pas être informés officiellement de ladite réunion sont… les membres du comité eux-mêmes (j’en fais partie).