Toute petite manifestation à Joinville-le-Pont ce mercredi matin, 28 janvier 2009, mais sur un sujet grave. Une dizaine de personnes (entourées de la police municipale presqu’au complet) étaient présentes autour des familles hébergées dans le Home Hôtel. La structure, avenue Wilson, sous un statut d’hôtel de tourisme, héberge de fait des familles sans abris.
Le propriétaire a décidé d’y faire quelques travaux. Pour cela, il a demandé à toutes les familles présentes, parfois depuis de nombreux mois, de quitter les lieux, leur proposant un nouvel hébergement à Corbeil, dans l’Essonne. Beaucoup ont refusé, parce qu’un éloignement pose évidemment de grave problèmes à ceux qui travaillent.
Les services sociaux du département et de la mairie ont alors essayé d’organiser un déplacement moins lointain, notamment vers l’Hipotel, autre structure hébergeant sur Joinville des personnes sans abris.
Mais quatre familles ont refusé de partir. L’une d’entre elle, Korotoumou, m’expliquait qu’elle avait déjà vécu 8 hôtels en 4 ans. Sa voisine Myriam a déposé un dossier au titre de la loi DALO (Droit au logement opposable). Avec trois enfants en maternelle, logée dans un minuscule chambre, elle est ultra-prioritaire… Mais, la seule réponse qu’on lui fait à ses demandes répétées, c’est qu’il faut qu’elle « arrête d’appeler toutes les semaines », car çà ne sert à rien.
Par ailleurs, les quatre familles considèrent que les petits travaux prévus ne nécessitent aucunement leur départ. Elles pensent que la direction veut leur départ parce qu’elles ne seraient pas assez conciliantes.
Le gérant de l’hôtel, pour faire pression sur les familles récalcitrantes qui refusaient de partir a commencé par couper le chauffage début janvier ; régulièrement, l’électricité est également coupée. À la fin de la semaine dernière, c’est l’eau qui a aussi été arrêtée. Une altercation a eu lieu ce lundi, alors qu’une famille essayait d’accéder à un point d’eau…
C’est pourquoi les familles ont décidé, toutes seules, de manifester ce mercredi à 8h30. Elles n’ont prévenu personne, mais quelques militantes de la Fcpe de Joinville-le-Pont (parents d’élèves) et quelques familles de l’école maternelle du P’tit Gibus (Palissy) ont eu vent de la manifestation et se sont jointes au cortège vers la mairie.