Innovation de la mairie concernant le « temps méridien », joli nom, un brin prétentieux, pour qualifier le temps de cantine, récréation et ateliers entre 11h30 et 13h30 des écoles maternelles et primaires : le permis à point attribué à chaque enfant.
10 points par trimestre, à perdre au gré des gros mots, boulettes ou autres pitreries…
Au-delà de la réalité de ce moment, certes un peu difficile nous le reconnaissons, que penser de cet encadrement de nos enfants ?
Répond-il à une dégradation des comportements ?
Que chacun se souvienne de ses propres pitreries, chants pittoresques ou autres batailles de petits pois… ou de quelques scènes d’anthologie extraites de notre cinéma, de Zéro de Conduite de Jean Vigo aux Disparus de Saint-Agil de Christian-Jacques sans citer autres Sous-Doués ou Péril Jeune de Cedric Klapisch. Rien de nouveau sous le soleil…
Envisage-t-on sérieusement d’exclure un enfant du « temps méridien » qui aurait perdu ses points ?
Un tel enfant, qui certainement connaîtrait tant de difficultés qu’il accumulerait les « bêtises », subirait-il ainsi une sorte de « double peine » ? Le dialogue ne suffirait-il plus, associé aux différents dispositifs classiques d’aide, psychologiques ou d’assistance sociale ?
Le « permis » propose aux « bons élèves » du temps méridien un « Diplôme de Bonne Conduite » : managing « Mac Donald » et école élémentaire, même combat ?
Quel besoin d’encadrer réglementairement, de contractualiser les comportements d’enfants de 2 à 10 ans pendant ce temps d’abord dévolu à la détente?
Quel besoin de menacer encore et toujours d’exclusion, dans un contexte général partout précarisé ?
Nous voudrions proposer la bienveillance et le dialogue plutôt que la suspicion et la menace.
La confiance dans les compétences des encadrants et des parents plutôt qu’un règlement complexe, difficile à mettre en œuvre et d’allure procédurière.
Des objectifs de vivre ensemble plutôt qu’un éternel et omniprésent classement des compétences.
La préservation de ce temps de l’enfance des fantasmes comportementalistes et sécuritaires.
La recherche de solutions plutôt que l’exclusion.
Florence Weissler-Lopez, conseillère municipale de Joinville-le-Pont, liste « Joinville en Mouvement
Tribune libre du magazine de Joinville, mai 2009