Si le vote pour l’élection européenne a été marqué par la déroute des listes du Ps devant la percée de celles d’Europe écologie, il faut cependant pousser plus loin l’analyse des résultats nationaux du scrutin du 7 juin 2009; j'emprunte ici partiellement une réflexion de Jean-Pierre Dalès (Ps, Six-Fours).
Le total des voix de gauche (hors NPA et LO) est nettement supérieur au total des voix de droite (hors Front national et MoDem) : 39,3% pour 34,6%.
Par rapport à l'élection présidentielle de 2007, le score de la gauche progresse de manière significative de 30,7% à 39,3%, principalement grâce à l'excellent score d'Europe-écologie (+13,4) mais aussi, quoique dans une moindre mesure, à la nette remontée du Front de gauche par rapport à la piètre performance du Pcf en 2007 (+4,1), tout cela en dépit de la chute vertigineuse du Ps (-9,4).
Le socle des voix de droite, dominé par l’Ump avec ses alliés souverainistes, reste, en revanche étonnamment stable (+0,005 !). Il ne s’agit donc pas d’une « victoire » mais néanmoins cela apparaît comme une réelle performance pour un gouvernement en place en proie à une très grave crise économique.
Le MoDem s'effondre en passant de 18,6% à 8,5% ; il revient ainsi au niveau traditionnel du centre, mettant un terme à ce qui semble être la parenthèse de 2007.
Malgré la création du NPA (Nouveau parti anticapitaliste), l'extrême-gauche piétine à 6,1% au lieu de 5,8%, sans doute endiguée par le Front de gauche.
Le Front national fléchit encore de manière significative (-3,6), réduisant l’espace de l’extrême droite en France, alors que celle-ci progresse dans plusieurs pays européens.
Pour l'essentiel, le Front de gauche et Europe-écologie endiguent conjointement l'extension annoncée tant du NPA que du MoDem, établissant ainsi les frontières d'une véritable gauche de gouvernement, supérieure en nombre de voix à la droite. Il reste à la construire…