On peut être un grand homme (ou une grande femme) d’État et ne pas être président de la République

Depuis la seconde guerre mondiale, la France a connu un certain nombre de personnalités qui, par leur engagement, leur force de conviction et l’intelligence de leur action ont réussi à faire des choses exceptionnelles. C’est le cas par exemple de Jean Monnet, Pierre Mendès-France, de Simone Veil, de Robert Badinter, de Michel Rocard, de Jacques Delors… mais également de Lionel Jospin.

Il ne sera pas candidat, et donc pas président de la République. On compte pourtant quelques présidents qui, dans l’histoire, laisseront des marques bien moindre que ces derniers. Rappelez-vous : la construction européenne, l’indépendance de la Tunisie et du Maroc, le droit à l’avortement, l’abandon de la peine de mort , la création du Rmi, l’introduction de l’euro…

Avec une politique sociale particulièrement audacieuse, Lionel Jospin a aussi marqué son époque et forgé une nouvelle culture politique à gauche, celle d’une responsabilité qui ne trahit pas ses engagements mais ne conduit pas non plus à l’échec économique.

On aura encore besoin de Lionel Jospin, mais pour la présidence de la République, la page est tournée.