L'article qui suit, est paru dans « l'Orient le Jour », quotidien francophone libanais, le
Il aura particulièrement marqué le Val de Marne : Le Plessis, Maisons-Alfort, Charenton, et Alfortville où il résidait sont autant de sites qui, je l’espère, garderont son souvenir.
« Adieu, l'Abbé Pierre
"Les médias existent. Il serait idiot de ne pas les utiliser " ainsi disiez-vous.
J'utilise donc ce moyen pour vous dire : Adieu l'abbé !
Pendant plus de 20 ans, j'ai fait partie de votre grande famille d'Emmaüs International, avec ce que cela suppose de vécu et d'interpellation.
Avec vous j'ai relu l'Évangile.
Votre vie durant, vous étiez au cœur de l'Église, avec l'exigence que l'Église soit au cœur de l'humanité.
" Et les autres ?..." Une de vos préoccupations constantes.
Avec vous j'ai appris à garder la conscience en éveil, quoi qu'il m'en coûte.
Avec vous j'ai compris la radicalisation de la pensée, l'unité entre méditation et action.
Avec vous j'ai pratiqué la Solidarité au service des personnes économiquement faibles.
Aucune souffrance ne vous était étrangère. Aucun effort ne vous semblait de trop pour la dénoncer, tenter de la supprimer ou au moins de l'atténuer.
Votre but n'était pas de bousculer le système, mais de bousculer les hommes et les femmes qui font le système.
En décembre 1997, alors que vous étiez de passage au Liban, et en écho à votre enseignement, une Célébration de la Solidarité a groupé des chrétiens, des musulmans, des athées ...de tous bords.
" Qui que vous soyez, d'où que vous veniez, quelles que soient vos croyances et vos appartenances, rejoignez-nous ! ", tel était l'appel lancé dans un pays éclaté en mille morceaux.
"La mort, c'est la sortie de l'ombre, pour rejoindre la Lumière», disiez-vous. Avec impatience, vous attendiez ce face-à-face avec Dieu.
Que votre départ l'Abbé, soit pour vous, la rencontre de La Lumière,
Que votre départ l'Abbé, soit pour nous, un rappel à l'ordre pour nos consciences.
Christiane Chammah Sahyoun »