En novembre 2009, le Comité des Bords de Marne pour l’hébergement d’urgence lançait un appel pour la réouverture du centre d’accueil de Joinville-le-Pont et pour le droit à l’hébergement. Plusieurs centaines de personnes signaient la pétition lancée par le comité, et plusieurs dizaines venaient manifester devant la structure du 39, avenue Gallieni à Joinville-le-Pont.
Des responsables associatifs, des citoyens et des personnalités de toutes tendances, parmi lesquelles des élus de gauche, mais aussi écologistes, du MoDem ou de l’Ump ou le directeur de France Inter, Philippe Val, soutenaient l’idée que, en conformité avec les lois SRU (solidarité et logement urbain) et DALO (droit au logement opposable), la commune de Joinville devait rouvrir un lieu pour les personnes sans abri. Selon les textes règlementaires, la ville doit disposer de 18 places d’hébergement d’urgence ; or, elle n’en a plus aucune.
Dans une lettre du 16 décembre 2010, la porte-parole du comité, Anne Le Mouël, s’est adressée au maire pour lui rappeler la promesse qu’il avait faite, lors d’une réunion le 18 décembre 2009, d’étudier une « solution alternative orientée vers la construction d’appartements relais relevant de l’insertion. »
Or, constate le comité, « aucune disposition n’a été prise à Joinville pour respecter les critères relatifs à l’habitat d’urgence conformément aux lois SRU et DALO ». Dans ces conditions, les membres du groupement demandent une rencontre rapide avec le maire pour connaître « les projets et les actions que vous comptez mettre en œuvre en faveur des sans-abri dans notre ville. »
On remarquera que le centre d’hébergement d’urgence de l’avenue Gallieni, qui a été fermé en mars 2008 et n’a jamais ré-ouvert pour de prétendues raisons de sécurité, n’a toujours fait l’objet d’aucun aménagement depuis cette date.
Rappelons qu’un décret du 11 mars 2010 impose aux communes, dans le cadre du Service public de l’hébergement, de disposer d’une place d’hébergement pour 1 000 habitants (Joinville-le-Pont devrait donc en avoir 18). Sinon, elles devront payer une amende.
On trouvera ci-dessous copie de la lettre du comité. Par ailleurs, le Secours Catholique a lancé mi-décembre, une « pétition pour un hébergement digne et pérenne » qu’il remet cette semaine au premier ministre, François Fillon.
- Le groupe des amis du Comité Chu-Joinville sur Facebook.
- Le site du comité : www.CHU-joinville.ouvaton.org
Manifestation de novembre 2009, Joinville
COMITE DES BORDS DE MARNE POUR L’HEBERGEMENT D’URGENCE
Joinville le Pont, le 16 décembre 2010
M. OLIVIER DOSNE DEPUTE-MAIRE DE JOINVILLE-LE-PONT HOTEL DE VILLE 94340 JOINVILLE LE PONT
Objet : réouverture du centre d’hébergement d’urgence
Monsieur le Député, Maire,
À l’approche de l’hiver 2009, un comité pour l’hébergement d’urgence s’est constitué afin d’attirer votre attention sur le fait que notre ville ne possédait plus de structure d’urgence pour accueillir les sans-abri en période de grands froids.
À l’époque, vous vous étiez engagé à nous tenir informés des orientations et des actions qui seraient menées dans l’évolution de ce dossier, qui à ce jour sont restées infructueuses. En effet, un an plus tard, nous constatons qu’aucune disposition n’a été prise à Joinville pour respecter les critères relatifs à l’habitat d’urgence conformément aux lois SRU et DALO.
Lors de notre réunion du 18 décembre 2009, vous nous aviez pourtant présenté une étude de faisabilité sur le site actuel de l’avenue Gallieni, ainsi qu’une solution alternative orientée vers la construction d’appartements relais relevant de l’insertion. Par ailleurs, la tenue au 1er semestre 2010 d’une réunion préfectorale sur le schéma départemental d’accueil d’hébergement et d’insertion aurait pu apporter une réponse à ces attendus.
Depuis peu, en qualité de député, vous siégez au parlement en lieu et place de Marie-Anne Montchamp, nommée secrétaire d’état des solidarités et de la cohésion sociale. Dans ces circonstances, il nous semble que vos convictions et votre sensibilité en faveur des personnes en difficulté ne peuvent qu’être renforcées et soutenues. Nous souhaiterions incessamment lors d’un entretien avec vous, connaître les projets et les actions que vous comptez mettre en œuvre en faveur des sans-abri dans notre ville.
Dans cette attente, nous vous prions de croire, Monsieur le Député-Maire, à nos respectueuses salutations. Pour le comité
Anne Le Mouël