Emporté par la phtisie, une forme de tuberculose pulmonaire, à l’âge de 32 ans, Alix Fournier fut selon l’écrivain Pierre-Barthélemy Gheusi « le magnifique, le révolté à demi génial, le futur grand musicien ».
Né en 1864, il côtoya Camille Saint-Saëns, qui l’appelait « le fou » et fut l’élève de la classe d’orgue de César Franck au Conservatoire de Paris où il fréquentait également les cours de Léo Delibes et Théodore Dubois.
Le jeune musicien fut couronné par le Prix de Rome de composition musicale en 1891 et par une récompense de l’Académie des Beaux-arts, le prix Cressent en 1892. C’est après ce titre qu’on représenta à l’Opéra de Paris sa comédie lyrique, Stratonice, le 9 décembre 1892.
L’opéra, sur un livret de Louis Gallet, raconte l’histoire de la belle princesse grecque, épouse d’un roi macédonien, qui inspire une violente passion à son beau fils. Le roi abandonne la jeune femme et nomme son héritier régent.
Le fait marquant dans la vie d’Alix Fournier est une mystification. On n’aimait guère Richard Wagner, chez les professeurs de musique français à la fin du dix-neuvième siècle. On ne l’appréciait pas, mais on ne l’écoutait pas plus. Notre jeune prodige avait parié qu’il transcrirait le duo de Tristan et Isolde dans la cantate qu’il présentait pour le prix de Rome, intitulée L’Interdit. Aucun des auditeurs professionnels n’avait reconnu la pièce de l’opéra de Wagner, puisqu’ils ne l’avaient jamais lu ni entendu. Seul Saint-Saëns dévoila la supercherie.
Si l’on évoque sur ce blog le compositeur, nettement oublié de nos jours, c’est aussi qu’il a des liens avec Joinville-le-Pont. En 1895, il met en musique une légende écrite par Louise Rousseau, Histoire de chevalerie. Écrivain et botaniste, Louise était l’épouse d’Henri Rousseau, directeur de l’école privée laïque et professionnelle du Parangon, située dans le château et parc du même nom. Il s’agit du fils d’un maire de la commune, Louis Ferdinand Rousseau.
C’est d’ailleurs à Joinville que mourut, en septembre 1897 après de longues souffrances, Alix Fournier, entouré de son frère, lieutenant d’infanterie. Il était alors domicilié à Nice avec sa mère.
Je n’ai pas trouvé de référence de disque ou de vidéo de l’œuvre d’Alix Fournier.