Si les élections cantonales des 20 et 27 mars 2011 n’ont pas provoqué, dans le Val de Marne, de bouleversement majeur, des enseignements intéressants peuvent cependant être tiré de ce scrutin qui concernant 25 cantons sur 49.
La première évidence est, comme partout ailleurs, le vote n’a pas mobilisé. Il est vrai qu’il est difficile de se passionner pour des fonctions qui ne dureront qu’un demi-mandat, dans une institution condamnée à court terme et avec des moyens rabotés par le gouvernement.
Le second point important est la dégringolade de l’alliance de la majorité présidentielle. L’Ump et le Nouveau centre ont échoué à être présents au second tour dans les cantons qui n’étaient pas déjà détenus par la droite. L’Ump perd un siège à Chennevières où le maire, Bernard Haemmerlé, élu dans une partielle en 2009, est sévèrement battu par son challenger MoDem, Jean-Pierre Barneaud ; le parti centriste fait ainsi son entrée à l’assemblée départementale, où il n’avait aucun élu jusqu’ici. Dans la bataille symbolique de Saint Maur centre, l’Ump est à nouveau battue par un divers droite, Nicolas Clodong, conseiller municipal de l’ancienne majorité municipale, qui bat la directrice de cabinet du maire, Sylvie Chupin.
La gauche, déjà majoritaire au conseil général, conserve la même importance, dans une situation où, rappelons-le, les deux-tiers des députés (8 sur 12) sont membres de l’Ump. Ses candidats au second tour sont généralement réélus ou élus avec une très large avance.
Au sein de la gauche, la composante communiste / Front de gauche se renforce, gagnant un siège à Villeneuve Saint Georges, le socialiste sortant ayant été éliminé dès le premier tour. Certains écologistes avaient, contrairement à la tradition républicaine en usage à gauche, décidé de se maintenir au second tour contre des candidats de gauche mieux placés, là où la droite et l’extrême droite étaient éliminées. Ils ne font que de faibles scores.
Si elle se maintient et progresse dans ses fiefs, la gauche n’arrive pas cependant à conquérir de nouveaux territoires. Dans certaines villes où elle avait été majoritaire lors des élections régionales de 2010, comme Charenton, Maisons-Alfort ou Vincennes, elle n’est pas au rendez-vous de la victoire lors du second tour des cantonales. Les socialistes échouent également à reprendre le canton de Chennevières, qui passe cependant de la droite au centre.
L’extrême droite était pour la première fois présente de manière massive au second tour, puisqu’elle était opposée à chaque fois à la gauche dans 8 cantons. Le Front national fait, en général, des scores médiocres, sauf à Villeneuve Saint Georges où elle dépasse les 40%.
Enfin, dernière évolution, plusieurs des nouveaux élus sont des élues ; ainsi, le Ps a remplacé deux hommes par des femmes (Isabelle Santiago à Alfortville et Josette Sol à Créteil Sud). L’assemblée départementale se féminise un peu.
Isabelle Santiago, conseillère générale d’Alfortville sud