Charles Merrain, 92 ans, est disparu le 25 mai 2012 à Joinville-le-Pont.
Personnalité unanimement appréciée à Joinville-le-Pont, Charles Merrain avait été élu en 1977 au conseil municipal sur la liste de gauche conduite par Guy Gibout. Il était devenu 4ème maire-adjoint. On le chargeait souvent de missions compliquées, en pariant sur son sens du dialogue et de l’écoute.
Inspecteur honoraire de la Sncf, Charles Merrain était né en 1920, à Saint-Nazaire, d’un père originaire de Martinique, une île qu’il n’a connue qu’après sa retraite.
1920, c’est aussi l’année de naissance du parti communiste, auquel il restera fidèle pendant toute sa vie militante. Charles Merrain intervenait fréquemment pour donner son opinion sur des moments heureux mais aussi pour crier son indignation.
Ainsi, il commentait « les scènes de joie, les moments d'émotion et aussi d'espoir » que constituaient les fêtes de L’Humanité (L’Humanité, 23/10/2002). Il se réjouissait de voir la télévision traiter le Fabuleux Destin de Robert Hue, dessinant « le portrait véritable de l'homme communiste » (L’Humanité, 18/12/2003).
En 2005, il était effaré d’entendre le président de la République d’alors (Jacques Chirac) déclarer que voter « non » au référendum pour la constitution européenne était une connerie. Charles assurait « espérer que de nombreux cons s'inviteront au dîner électoral » (L’Humanité, 9/03/2005).
Quelques jours plus tard, il s’indignait des propos du président du patronat français, le baron Ernest-Antoine Seillière, estimant que « le mépris des nantis envers le peuple est toujours aussi grand » (L’Humanité, 23/03/2005).
Sa dernière tribune dans le quotidien communiste était « un message d'espoir pour ceux qui espèrent en des « lendemains qui chantent » et, comme l'auteur, gardent la conviction que l'homme finira par y parvenir ». Il rendait compte du livre d’Henri Alleg, Mémoire algérienne, soulignant que « quelques courageux, notamment des communistes algériens et français, s'employaient à faire prendre conscience au peuple qu'il devait lutter pour obtenir sa liberté » (L’Humanité, 15/10/2005).
Très proche de son épouse avec laquelle il vivait depuis 70 ans, Charles Merrain se préoccupait beaucoup de son état de santé. Leur fille, Marie-France Astégiani-Merrain, est actuellement conseillère municipale de Joinville-le-Pont.