La vie à Paris est faite de ces petites choses que l’on voit au quotidien. Claude Alphandéry, 87 ans, fut d’abord, tout jeune, un résistant, avant d’être un banquier, sans cesser d’être un militant, au parti communiste d’abord, au parti socialiste ensuite, dans des associations d’insertion dorénavant. Il vient de publier un passionnant livre biographique Une si vive résistance (Rue de l'échiquier en janvier 2011).
Claude Alphandéry est désormais président honoraire de France active et a assumé, jusqu’en avril 2009 la présidence du Conseil national de l’insertion par l’activité économique (CNIAE). Comme il continue de travailler très régulièrement, il se rend souvent à son bureau, boulevard Saint Germain, à Paris.
À l’entrée de l’immeuble, un magasin de chaussures, qui pratique les prix du quartier : entre 950 et 1180 euros (la paire).
Face au magasin, il y a également un banc. Depuis dix-huit mois, il est occupé par un sans domicile fixe. Claude Alphandéry, le salue, lui parle, lui donne un euro.
L’économiste, initiateur d’un « manifeste pour une économie solidaire », a toujours envie d’apprendre. De ses dialogues avec le clochard, il retient cette phrase : « combien de fois faudra-t-il que vous veniez me voir pour que je puisse me payer une paire de pompes comme celles d’en face ? »
Claude Alphandéry avait écrit L'Amérique est-elle trop riche ? (Paris, Calmann-Lévy, 1960). Avec le Labo de l’économie sociale et solidaire il prépare les États généraux de l’économie sociale et solidaire pour les 17, 18 et 19 juin 2011 au Palais Brongniart (ancienne Bourse de Paris) et s’efforce de recueillir des « Cahiers d’espérances », afin d’illustrer des initiatives de terrain dans « une vision globale conceptuelle et poétique d’espérance. »
Ø Une si vive résistance entretien, préface d'Edgar Morin, Rue de l’échiquier, 2011, 9,90 euros