On sait que les parents d’élèves de l'école maternelle P'tit Gibus à Joinville-le-Pont se battent, avec leurs trois associations, Fcpe, Unaape et Peep, pour obtenir la réouverture de la sixième classe, fermée alors que l’effectif est au-dessus du seuil annoncé pour son maintien.
Lors du conseil municipal du 26 septembre, l’ensemble des élus ont voté un vœu en faveur de ce maintien. Le maire, Olivier Dosne (Ump) s’est plaint de la façon dont il avait été traité par le ministre de l’éducation, Luc Chatel, qu’il voulait rencontrer lundi sur ce sujet : « j’ai été reçu par le chef de cabinet adjoint… ce n’est pas de cette façon qu’on traite un député UMp ! » Aucune promesse ne lui a d’ailleurs été faite à cette occasion.
Mais l’unanimité des élus, pas plus que la détermination des parents ne semblent avoir eu d’effet. Une délégation des parents de la maternelle a été reçue par le chef de cabinet du préfet du Val de Marne et par trois inspecteurs de l’Éducation nationale mercredi 28 septembre 2011 à 14h30. Ils en sont ressortis, selon la Fcpe, « sans réponse, ni espoir ». Pour les fonctionnaires, il n’y a « plus de budget » ni d’enseignants disponibles.
Devant le Conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN), réuni ce même mercredi à 15h, c’est l’Inspecteur d'académie, Pierre Moya, qui allait mettre les points sur les « i ». La question de la maternelle Joinvillaise, emblématique, lui a permis de confirmer ce qu’on croit avoir compris : le service public est nu. Mais, selon les représentants des parents d’élèves et les syndicalistes qui assistaient au CDEN, Pierre Moya a été beaucoup plus loin ; il a désigné un responsable de la situation.
Selon celui qui dirige les services départementaux de l’Éducation nationale, il y a un fautif et c’est Olivier Dosne. Rappelant qu’il est aussi député, il souligne que c’est lui qui a voté la suppression de 16 000 postes cette année parmi les enseignants. En soutenant la réduction du corps professoral, en ayant orienté des enfants vers d’autres écoles, en ne participant pas à la première rencontre à l’inspection académique à la rentrée, le maire, malgré un soutien de façade à l’action des parents, a contribué à une situation qu’il dénonce aujourd’hui.
La majorité de droite dépouille l’Éducation nationale, puis ses membres se plaignent qu’elle ne peut répondre aux besoins, bien réels, des habitants. Pierre Moya aura ainsi donné une leçon de morale politique au sein de l’instance consultative de la politique éducative dans notre territoire.
C’est tout à fait inhabituel, d’autant que la dénonciation a été répétée, mais je ne peux que souhaiter avec lui le retour d’un certain sens moral dans l’action publique.
En attendant, les parents d’élèves restent mobilisés et en colère. Ils espèrent encore, malgré tout, la nomination d’un éducateur de vie scolaire pour aider une des institutrices. Et ils réclament d’être reçus, au plus vite, par le maire.