La promotion au gouvernement, comme Secrétaire d’État à la cohésion sociale, de Marie-Anne Montchamp, élue Ump de la 7ème circonscription du Val de Marne, met fin à ce qui était une « anomalie » au sein du département – en tout cas sur le plan statistique.
Tous les val-de-marnais siégeant à l’Assemblée nationale sont, désormais, des hommes et des maires. C’est une des conséquences de la tolérance légale pour le cumul des mandats. Chaque parti privilégie ceux qui ont une forte implantation locale. De ce fait, la diversité n’a guère sa place dans le monde politique français, et encore moins dans nos terres. La plupart des élus sont donc des hommes mûrs, la moyenne d’âge de nos députés étant de près de 59 ans.
Si le Val de Marne était un État indépendant, il se situerait à côté de l’Arabie saoudite, où les femmes ne siègent pas au parlement (consultatif) ; en Iran, il y a tout de même près de 3% d’élues. Au niveau mondial, le taux de féminisation des assemblées est de 19,1% selon l’Union parlementaire internationale. La France, avec 18,9%, se situe au 64ème rang et n’atteint donc pas le milieu du classement.
Le Sénat, où l’on vote à la proportionnelle et où l’alternance homme / femme sur une liste est obligatoire se trouve un peu plus féminisé, avec deux femmes sénatrices sur six représentants du Val de Marne. Le cumul des mandats y est finalement un peu plus faible, la moitié des sénateurs étant maires, tandis que les trois autres ont un autre mandat local non exécutif.
Au total, sur les dix-huit parlementaires du département, il n’y a donc que 11% d’élues. Dans l’assemblée départementale, ce n’est pas beaucoup mieux avec 9 conseillères générales sur 49 (18,4%).
Un des effets de la réforme des collectivités territoriale, adoptée par les deux chambres et actuellement examinée par le conseil constitutionnel, sera précisément de réduire la part du genre féminin et d’augmenter encore le cumul. L’élection au scrutin de liste du conseil régional va être supprimée au profit de super-cantons désignant au suffrage majoritaire leurs titulaires. Il est certain, et cela a été dénoncé par des responsables politiques de tous bords, que la place des hommes déjà détenteurs d’une autre fonction va se renforcer, alors qu’aujourd’hui l’assemblée francilienne compte un quasi-équilibre entre les deux sexes (48,5% de conseillères régionales).
L’égalité est inscrite depuis 1999 dans la constitution de la cinquième République, qui stipule que « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives ». Mais la bataille pour mettre en principe ce beau principe est toujours à mener. Ce sera sans doute un des enjeux des prochaines élections en 2012.
Profitons cependant de cet article pour féliciter Olivier Dosne pour les hautes fonctions qu’il va être amené à exercer.
Le député (La monarchie censitaire, triomphe des notables, dessin Eugène-Victor Briffault) – source : Assemblée nationale