Le commissaire enquêteur, dans son rapport sur la Zac des Hauts de Joinville remis le 6 mars 2010, avait émis des conditions suspensives à son avis favorable, notamment celle-ci : la participation financière de l’aménageur « devra être substantiellement augmentée. »
Il remarquait en effet que l’utilité publique du projet serait remise en cause si la charge financière que les Joinvillais devront supporter était souvent trop importante, comme il le remarquait, « les équipements nouveaux utiles aux Joinvillais et aux futurs nouveaux résidents sont peu nombreux. »
Nous avions souligné pertinemment la forte baisse à la fois du volume des équipements prévus, mais aussi la part que finançait la société chargée de construire ce nouveau quartier.
Dans le projet Dosne, elle se monte à 3,08 millions d’euros (8,8% du coût total du projet de Zac). Dans la version précédente, l’apport était de 4,53 millions d’euros (9,3%).
Encore faut-il savoir que le financement était affecté à des investissements qui ont, pour une grande part, été abandonnés. Si la crèche reste prévue (bien que ramenée de 60 à 34 berceaux), le projet phare, à savoir un « équipement culturel et sportif » est reporté à un avenir plus qu’incertain. L’espace vert, lié à la démolition de l’ancien gymnase, est fortement remis en cause. Quant à l’aménagement d’un parking sous la place du 8 mai 1945 (le marché), il n’en est plus du tout question.
En conséquence, l’aménageur sera dispensé de verser sa part, puisqu’il n’y aura peu d’investissement.
Par contre, la commune va devoir dépenser des sommes conséquentes sur de nouvelles opérations qui, de manière incroyable, n’avaient pas été incluses dans le programme initial de la Zac. C’est le cas de l’école du Centre. Depuis le début, on savait qu’il y aurait, au minimum, 40 enfants de plus à accueillir en maternelle. Mais, le discours officiel est : « il y a de la place dans les écoles, pas la peine de prévoir un agrandissement. »
Avant même que ne soient livrés les premiers appartements, cet incohérent optimisme appartient maintenant au passé. La ville vient de lancer en septembre 2012 une étude sur l’extension de cette école. En conséquence, les frais ne sont pas compris dans le programme de la Zac, comme cela aurait été normal ; et la reconstruction ou les extensions seront intégralement à la charge exclusive de la ville, puisque le besoin n’avait pas été indiqué dans le contrat liant la commune et la société Eiffage.
Il faut agrandir et repenser l’école du Centre. Il aurait été normal que l’aménageur des 570 nouveaux logements participe à cet équipement indispensable au cœur du quartier. L’imprévoyance de la majorité municipale fait qu’en fin de compte, les contribuables joinvillais seront les seuls à en supporter le coût.
Marc Verstraete
L'école du centre