Tribune libre des élus de gauche de la liste Joinville en mouvement, parue dans « Joinville-le-Pont magazine » (mai 2010).
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Le projet présenté par la municipalité pour la Zone d’aménagement concertée (Zac) des Hauts de Joinville a été retoqué par le commissaire enquêteur nommé par le préfet, de même que la modification du plan local d’urbanisme qui lui est liée. Le dossier, contesté par des centaines de Joinvillais, a donc vécu et se retrouve pendu haut et court sur l’étagère des opérations mal conçues.
Le rapporteur officiel note que l’opinion est unanime sur la nécessité de réaménager le quartier du centre-ville, et en effet, il est urgent de sortir la zone de l’état de décrépitude dans lequel elle s’enfonce mois après mois. Le retard pris par l’actuelle équipe dans la mise en œuvre de cette rénovation n’a fait qu’aggraver les choses.
Mais le commissaire enquêteur considère que l’opération ne peut être d’intérêt public que si trois objections fondamentales sont levées.
La première réserve porte sur son périmètre. L’exclusion d’un des îlots de la rénovation est inadmissible. Le commissaire enquêteur remarque que cette zone abrite la pharmacie du maire et l’immeuble d’un conseiller municipal, ce qui fait que « la limite de l’intérêt général est, sur certains aspects du projet, ‘approchée’. »
La deuxième réserve est la faiblesse du financement des équipements publics par l’aménageur. Les constructions apporteront un nombre important d’habitants, et il est indispensable que les promoteurs contribuent aux constructions et services qu’il faut bien mettre en place pour les accueillir (crèches, écoles, installations culturelles et sportives, etc.).
La troisième réserve concerne la hauteur des immeubles, le rapport estimant que l’ensemble envisagé conduirait à faire de la rue de Paris une sorte de canyon urbain.
Le commissaire enquêteur, M. Gérard Dessier, formule également tout une série de recommandations, dont le bon sens voudrait qu’elles soient suivies d’effet. Il considère que le projet est « perfectible » et estime qu’il « serait préférable d’améliorer, dans la concertation, ce projet. »
Les élus de gauche ont proposé de constituer un atelier de travail, pour reprendre les points litigieux et trouver des solutions avec les associations et personnes intéressées. Il s’agit notamment de garantir la présence d’équipements suffisants, d’agrandir les espaces verts et terrains de jeux, de limiter la taille des immeubles du front de rue et de s’assurer que l’ensemble des bâtiments vétustes sont rénovés.
Le verdict sévère porté par le public et le commissaire enquêteur a laissé un sentiment d’amertume à la majorité municipale. Mais nous espérons que le maire adjoint en charge du dossier, Jean-Jacques Gressier, saura saisir l’occasion que nous lui offrons de conduire enfin la réhabilitation du cœur de notre cité dans le délai le plus court.
- Le rapport du commissaire enquêteur est consultable au service urbanisme en mairie.