Demandé par la commission municipale pour l’accessibilité des bâtiments publics aux personnes handicapées, la création d’un ascenseur pour desservir l’île Fanac, au milieu du pont de Joinville, est un projet déjà ancien. Il devra permettre non seulement d’accéder à la trentaine de maisons de ce territoire insulaire, mais aussi de desservir l’école de musique, l’atelier d’arts plastiques, les clubs de canoë-kayak et d’aviron, ou le parc public et les aires de jeu.
Le projet n’était pas simple à lancer, mais il a fini par convaincre plusieurs partenaires de la commune puisqu’il est financé par le conseil régional d’Île de France et par l’Assemblée nationale, à la demande de la députée Marie-Anne Montchamp (Ump) sur les fonds de la réserve parlementaire.
Annoncé en 2008, repoussé en 2009, puis reporté en 2010, le projet souffre d’une certaine difficulté technique : il faut en effet construire un appareil spécial, et les principales entreprises ont renoncé à concourir. Il faut savoir que l’ensemble de la profession est largement occupée par les multiples marchés de rénovation du parc d’ascenseurs, du fait de nouvelles normes.
En 2010, la commune a enfin pu trouver un prestataire qui s’engage à construire l’ascenseur de l’île Fanac. Pour accompagner le nouvel équipement, les allées de l’île sont refaites. Après l’aménagement cet été, le grand moment arrive à la mi-août.
Le pont de Joinville est coupé à la circulation pendant la nuit, un immense engin se positionne pour déposer délicatement la cage qui va permettre d’enchâsser la nouvelle machine. La fosse a été calculée au millimètre pour permettre de positionner le nouveau moyen de transport.
Et puis… stupéfaction. En fait, après quelques essais, pas moyen de faire entrer la cage dans son aire d’accueil. On tente dans tous les sens, mais rien ne marche. L’architecte s’arrache les cheveux. Les responsables techniques sont obligés de donner l’ordre de tout remballer.
L’île Fanac restera encore dépendante de son escalier pendant quelques mois supplémentaires.
Espérons que cette mésaventure spectaculaire ne coûtera pas trop cher aux finances communales.