Tribune libre des élus de gauche de la liste Joinville en mouvement, parue dans « Joinville-le-Pont magazine » (décembre 2013).
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Joinville-le-Pont n’est pas une ville où le racisme est particulièrement ancré, et c’est tant mieux. Pourtant, insidieusement, au travers d’attaques contre des groupes sociaux (les sans-domiciles, les sans-papiers) ou de populations (les roms, les habitants de certains quartiers de Joinville), quelques personnes – et même des élus de la commune – ont véhiculé ces dernières années des propos qui se situent à la limite de ce qui est un délit en France.
Il y a eu des moments dans l’histoire bien noirs et il a fallu que des personnalités fortes et courageuses se lèvent, comme l’ancien policier joinvillais Roger Belbéoch, qui fut reconnu Juste parmi les nations pour son rôle dans le sauvetage des juifs sous l’occupation nazie.
En 2013, on assiste à un retour d’une parole ouvertement raciste, visant d’abord des inconnus, de pauvres gens, mais qui n’hésite plus à s’en prendre à une personnalité de la République, comme la ministre de la justice et garde des sceaux, Christiane Taubira.
Des fillettes et garçonnets ont ainsi pu crier dans la rue à Angers fin octobre « C’est pour qui la banane ? C’est pour la guenon » sans même que leurs parents n’interviennent ; à moins d’ailleurs que ce ne soient eux qui aient forgé les slogans.
Comparer un être humain à un animal, assimiler un nègre à un singe, on avait connu ça dans l’histoire. La République, en abolissant l’esclavage, en adoptant la charte des droits de l’Homme, en affirmant que l’égalité de tous était un principe immuable, devait nous libérer de ces moments honteux.
Hélas, il y a toujours des apprentis-sorciers qui déversent la haine pour espérer en tirer des fruits politiques.
Heureusement, de très nombreux français, par amour de leur pays, refusent la normalisation de la parole raciste et demandent que toutes les formes de discrimination soient fermement condamnées.
Pour conclure, nous ferons appel à une grande poète d’origine haïtienne qui vécut et est enterrée à Joinville-le-Pont, Ida Faubert.
Tout au fond du grand jardin noir
Que l'aile de la nuit effleure,
Le vent gémit son désespoir…
— Mais non, c'est mon âme qui pleure.
Belle, sensuelle, éblouissante et noire, Ida Faubert est une de ces personnalités dont notre ville doit s’enorgueillir.