En février 1848, la République est proclamée, après la fin de la royauté constitutionnelle de Louis-Philippe. Des Ateliers nationaux sont créés le 28 février par le gouvernement provisoire en vue de procurer aux chômeurs un petit revenu en échange d'un travail symbolique. Les municipalités sont sollicitées ; celle de Joinville-le-Pont demande des travaux pour construire une mairie, une école et une église.
Depuis la Révolution, la « maison commune » occupe des bâtiments provisoires. En 1839, la mairie est installée dans une d’une maison de la rue du Pont (actuelle rue Jean Mermoz). En 1841, elle est transférée au 6, rue de Paris. Mais ce sera seulement en 1851 qu’un budget est voté pour la construction d’un véritable hôtel de ville.
En 1848, le maire est le grammairien Charles-Pierre Chapsal. Il quittera ses fonctions, cédant la place à Apollon Delaherche (1805-1866) avant de redevenir premier magistrat en 1851, une fois la révolution passée.
Mais l’expérience des Ateliers nationaux s’interrompt très vite après l’élection, les 23 et 24 avril de la première Assemblée nationale désignée au suffrage universel (uniquement masculin), qui donne une large majorité aux conservateurs. Le 20 juin, les Ateliers nationaux sont supprimés ; le 23 juin, de violentes émeutes éclatent à Paris. La capitale se couvre de barricades.
Mais l’agitation gagne également une partie de la banlieue. Ainsi, un Club de Joinville est créé par Adolphe Candelle, marchand de vins et traiteur. Né en 1807 à Chartres (Eure-et-Loir), il avait pris part, en 1831, à la précédente révolution qui renversait la monarchie issue de la Restauration. Selon Figures militantes en Val de Marne (Claude Pennetier, L’Atelier, 2009), Adolphe Candelle est alors condamné à trois jours de prison pour « coalition d'ouvriers. »
La répression de 1848 est plus sévère encore : les trois jours de combats du 23 au 26 juin auraient fait 4 000 morts dans les rangs insurgés et 1 600 au sein des forces de l'ordre. L’archevêque de Paris, Mgr Denis Affre, qui tentait de s'interposer meurt sur une barricade.
Adolphe Candelle est quant à lui arrêté avec six autres habitants de Joinville en juillet 1848. Il est remis en liberté le lendemain.
La commune comptait 997 habitants au recensement de 1846. En décembre 1851, lors du plébiscite qui permet au futur Napoléon III de faire ratifier son coup d’État, 16 électeurs Joinvillais sur 196, soit 8,2% diront « Non » à la révision de la constitution.