Avec 25 salariés, Les Auditoriums de Joinville constituaient une filiale du groupe Quinta de Tarak Ben Ammar. Ils quittent le quai Gabriel Péri à Joinville-le-Pont le 31 décembre 2010 définitivement. Avec eux, c’est tout ce qui reste de la post-production cinématographique sur les Bords de Marne qui disparaît : Polyson (5 salariés), le restaurant de l’ex-Cité du cinéma…
Les Auditoriums de Joinville ont encore figuré cette année au générique de plusieurs films importants, comme Une exécution ordinaire de Marc Dugain avec André Dussollier ou Marina Hands ainsi que Vénus noire d’Abdellatif Kechiche avec Yahima Torres et André Jacobs.
Les Auditoriums de Joinville ont connu d’importantes difficultés financières. La société accumule les pertes, au moins depuis 2004. Ainsi, au 31/12/2009 ses capitaux propres étaient négatifs (-5,14 millions d’euros) et la perte nette était de 940 000 € (-1 140 000 € en 2008). Les locaux Joinvillais n’étaient semble-t-il plus payés depuis deux ans.
Les « Audis » avaient une superficie de 4500m².
Tout le personnel doit être transféré sur le site de Boulogne, plus petit, où il rejoindra l’équipe déjà en place. La situation économique de l’entreprise et le déménagement renforcent les craintes des salariés quant à leur avenir.
Le patron du groupe Quinta, Tarak Ben Ammar semble s’éloigner du cinéma pour s’intéresser de plus en plus à la finance. Administrateur de la société italienne Médiobanca, il a annoncé en décembre 2010 qu’il s’associe à elle pour monter une banque d’affaires en Tunisie. En août, il avait cédé une partie du capital de Quinta communication à une société libyenne, Lafico (10%).
Quinta communication avait déjà pris une participation, via le groupe Éclair, dans l’autre fleuron des industries techniques du cinéma, la société GTC. Elle a été mise en liquidation en septembre 2008 avec une autre filiale du groupe, Centrimage.
L’inquiétude que les élus de gauche avaient manifesté à de nombreuses reprises pour le secteur du cinéma à Joinville relève maintenant presque de la nostalgie. Nous y reviendrons dans les jours à venir : il ne reste plus qu’une seule société liée à la filière, aujourd’hui. Digimage (tirage de films) compte 15 salariés. En 1946, les studios de Joinville employaient 800 salariés de tandis que l’usine Pathé faisait travailler 500 personnes juste avant-guerre.
À ma demande, lors du conseil municipal du 28 septembre 2008, le maire de Joinville, Olivier Dosne (Ump) avait indiqué avoir « lancé avec le sous-préfet [de Nogent sur Marne], Olivier Ducray, l’organisation d'une table ronde sur l’avenir du site avec l’ensemble des interlocuteurs concernés ». Deux ans plus tard, et malgré mes relances, ladite table-ronde n’a toujours pas été organisée.
La cantine des entreprises du cinéma de Joinville-le-Pont