La région Île de France représente en 2009 près du quart des créations d’entreprises (avec selon l’Apce 130 500 créations sur 580 000, auto-entrepreneurs inclus). Cependant, elle n’a eu droit qu’à une part moitié moindre du nombre de places d’accompagnement dans le cadre du Nouvel accompagnement à la création et reprise d’entreprise (NACRE).
L’origine vient, en partie du fait que pour calculer le nombre de places proposées, les partenaires de Nacre (État et Caisse des dépôts et consignations) se sont basés sur la consommation des aides aux chômeurs créateurs. Or, on constate qu’elles sont peu utilisées dans la région capitale. La Dares, service des études du ministère du travail, vient de publier une étude qui explique « La sous-mobilisation de l'aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d'entreprise en Ile-de-France », intitulée « Chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise en Ile-de-France » (n° 154 de juin 2010).
Ainsi, le taux d'accès à l'Accre (Aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprises) des créateurs est en Île de France de 27,7% (tous créateurs confondus) alors qu’il est de 37,0% dans les autres régions. Pour les seuls chômeurs déclarés, ce taux est de 60,2% en région parisienne, et des 72,3% dans le reste du territoire national.
Réalisée par Catherine Daniel (Dares) et Chloé Mandelblat (DRTEFP Ile-de-France), l’analyse montre qu’il y a une « insatisfaction de nombreux bénéficiaires de l’Accre sur l’accompagnement à la création », qui est corroborée par « le regard critique porté par l’ensemble des acteurs de la création sur la structuration du réseau d’appui : des structures trop nombreuses, trop éparpillées et souvent mal coordonnées. »
Il y a cependant d’autres pistes d’explication. Selon Catherine Daniel et Chloé Mandelblat, la forte prépondérance du statut de société en gérance majoritaire ou minoritaire non rémunérée peut faire obstacle à l’utilisation de l’Accre. La multiplication des sociétés dans la région trouve vraisemblablement son origine dans le contexte socio-économique de l’Ile-de-France. Les secteurs privilégiés de création (services aux entreprises, activités innovantes) demandent peu d’investissement et de partenariat financiers et sont susceptibles d’évolutions rapides. La souplesse de la SARL répond à ces besoins.