Patricia Ricard, conseillère municipale socialiste de Saint-Maurice et candidate à l'élection législative de juin 2012, est intervenue le 22 mars lors d'une réunion publique à Maisons-Alfort en présence des députés George Pau-Langevin et Jean-Yves Le Bouillonec. Voici son point de vue sur la situation du logement dans notre circonscription.
J'ai choisi d’aborder cette réunion participative sur le logement sous l’angle du logement social en l’introduisant par une citation du Secours Catholique
« Tout le monde est d'accord pour créer des logements sociaux …
surtout loin de chez lui »
Rien n’est plus vrai lorsqu’il s’agit de ceux qui mènent la politique sur notre 8 ème circonscription du Val-de-Marne !
Nous avons tenté de brosser un portrait de la politique de logement conduite par l'UMP sur les villes de Maisons-Alfort, charenton-le-Pont, Saint-Maurice, Joinville-le-Pont en essayant de ne pas tomber dans la caricature facile !
Commençons par, Maisons-Alfort
Depuis 2008, le taux de logements sociaux est remonté à un peu plus de 24 % soit au dessus de la loi SRU.
Ce taux de 24 % n’est cependant pas du à des constructions nouvelles mais notamment à l’acquisition de 621 logements par l’OPH Maisons-Alfort via le patrimoine de l’ICADE qui s’en ai séparé.
Cette opportunité, le député-maire sortant le reconnaissait lui-même en séance à l’assemblée nationale lui a permis « mécaniquement d’augmenter le taux de logements sociaux »
L’OPH de Maisons-Alfort, le principal bailleur de la ville, indique lui-même dans son rapport de 2011, que la ville dispose de 2 192 logements sociaux.
Ce chiffre prouve également que peu de logements ont été mis en service depuis 30 ans. Puisque cela équivaut tenez-vous bien à 206 logements soit 7 logements construits par an en 30 ans ! Alors qu’à Maisons-Alfort 1 472 demandes sont en attente dont 37 % depuis 3 ans et plus !
JOINVILLE-LE-PONT
A Joinville, c’est
- environ 150 logements sociaux du parc municipal qui ont été vendus à des propriétaires particuliers.
- aucun nouveau logement social n’a été construit par l’OPH municipal depuis 1983, date qui correspond à l’arrivée de la droite à la municipalité de Joinville. Cette vente des logements HLM est aujourd’hui arrêtée.
- par ailleurs, une partie des logements construits par des sociétés HLM en accession à la propriété est normalement sorti du parc social.
Pour ce qui est de la construction,
Les seuls logements sociaux qui ont été construits l’ont été par des opérateurs de statut privé(Immobilière 3F, La Sablière, Ogif) ou par l’OPAC de Paris.
Au total, 181 logements sociaux ont été construits en 25 ans.
Ces constructions sont largement dues à la crise de 2003 : les bailleurs privés ont dans ce contexte de crise eu du mal à se financer, et l’aménageur de la " Zac des Studios" a trouvé preneur auprès des bailleurs sociaux, qui n’étaient pas prévu au départ.
Si le parc social a donc bien baissé de1982 à 2004, il a ensuite légèrement ré-augmenté mais force est de constater qu'il stagne totalement depuis 2007.
En projet, il y a actuellement la construction la "Zac des Hauts de Joinville" qui prévoit 450 logements, dont 10 % de logements sociaux.
Son impact devrait donc diminuer encore sensiblement le pourcentage de logements sociaux dans la commune.
C’’est d’autant plus inquiétant qu’il y a plus de
- 700 demandes de logements sociaux en attente dans la commune. L’OPH attribuant entre 40 et 50 logements par an; le délai théorique moyen d’attente est donc de plus de 15 ans.
Charenton-Le-Pont/Saint-Maurice
Quant à la communauté de communes de Charenton-Saint-Maurice le PLAN LOCAL DE L'HABITAT sur lequel elle s'était engagée en 2010 à œuvrer pour la rédaction d'un PLH …n'a jamais vu le jour.
Les chiffres du logement social sont gonflés car ils intègrent les maisons de retraite médicalisées (deux rien qu'à Saint-Maurice). Le moins que l'on puisse dire c'est même si cela s'inscrit dans le respect de la loi, l’objectif de mixité sociale n'est pas respecté et que celane répond en rien aux besoins des plus de 1 500 familles en attente d'un logement social ou à celles qui cherchent tout simplement à se loger à des prix abordables.
24 % de logement social certes mais c'est ce que j'appellerai…l’illusion du mouvement d'autant que ce chiffre baisse d'année en année.
Au sein des 4 conseils Municipaux, nos groupes d'opposition demande à ce que chaque programme privé de constructions neuves intègre des logements sociaux.
En vain !
La folie des prix du logement à Paris et la poussée démographique participe aussi à une crise du logement, un exemple d'effet de dominos, sur les petites villes de la petite couronne. A la proposition du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui demandait au Premier Ministre la possibilité d’expérimenter la possibilité de bloquer les loyers à la relocation, la majorité estime que « bloquer » les loyers c’est « bloquer » le marché. Résultat : les loyers ont progressé de 50 sur 5 à 10 dernières années y compris sur nos villes.
A titre de comparaison
- Alfortville = 44 116 habitants et près de 39 % de logement sociaux
- Créteil = 89 410 habitants et près de 42 % de logement sociaux
Je rappellerai que sur notre territoire près de 4 000 personnes attendent désespérément un logement adapté à leurs besoins.
Je rappellerai que cette crise du logement profite en réalité à quelques uns, notamment aux promoteurs immobiliers,constructeurs, investisseurs privés.
Les maires de nos villes privilégient outrageusement la rente foncière et immobilière en faisant de la spéculation comme c‘est le cas encore à Saint-Maurice ou la municipalité a vendu tout récemment à un promoteur privée un terrain qui permet à la ville de dégager une plus value de près de 300 000 euros.
Ce comportement est révélateur d’une certaine politique puisque la municipalité n’a même pas négocié la présence de logements sociaux pour cette nouvelle construction d’immeuble à usage d’habitation !
La réalité est la suivante. En 5 ans, le prix de l’immobilier dans certaines communes a presque doublé, les loyers se sont envolés et deviennent inaccessibles pour la majorité d’entre nous.
Pour ceux qui ont un logement dans le parc traditionnel la part des impayés de loyers augmentent du fait d’une politique de l’Etat UMP socialement et fiscalement injuste.
Elle augmente aussi par l’action locale des responsables politiques UMP de nos villes qui, au-delà des apparences, confortent année après année les inégalités entre les quartiers et alourdit les prélèvements sur les habitants les plus en difficultés.
A cet égard, je rappellerai que les députés-maire de Maisons-Alfort Michel Herbillon et Olivier Dosne de Joinville ont voté contre la proposition de loi visant à prendre, des mesures urgentes et d'application immédiate en faveur du logement et ce alors que nous sommes encore dans une situation de crise. N'est ce pas Jean-Yves.
Sans compter que pour ceux qui ont déjà un logement, de plus en plus d’habitants de nos villes de la circonscription ne peuvent tout simplement plus faire face au coût du logement, auquel il faut ajouter les charges pour se chauffer, pour s’éclairer et régler les impôts locaux. Et pourtant, la majorité de ces demandeurs ont un emploi, mais les salaires ne suivent pas l’évolution du coût réel du logement !
Alors, il y a le privé diront certains !
C’est aussi ce qu’avance la droite qui affirme que l’offre de logement se limite essentiellement à l’investissement privé et à faire de la France une France de propriétaires.
Sauf que le rêve du candidat Sarkozy de 2007« la France des propriétaires » est devenu un cauchemar pour nos concitoyens.
Le désengagement financier de l'Etat dans le logement social, la libéralisation des dispositifs de construction ont déséquilibré l'offre en encourageant la constitution de patrimoines immobiliers aux dépens de la construction de logements sociaux et intermédiaires.
Quant au marché immobilier; il se réduit chaque jour toujours plus pour les classes moyennes et les classes populaires.
Nos maires, qui sont pour 3 d'entre eux ou députes ou sénateurs participent à l’instauration au sein même de nos communes de cette compétition « intra-classes »
Les six textes sur le logement en 6 ans qu'ils ont voté n'ont fait qu'empirer cette situation !
Dois-je rappeler que les municipalités se doivent d’être les garantes des principes de solidarité d'égalité des citoyens y compris devant le logement !
C’est pourquoi,
Sur les villes de notre territoire en tant que groupe d’opposition nous militons pour l’instauration sur tous les quartiers de nos villes pour une mixité urbaine et sociale et pour une politique de la ville visant à corriger les inégalités entre les quartiers.
Pour conclure, ce que je veux c'est que nous socialistes sur la question du logement nous ayons une intervention publique qui ne soit pas seulement volontariste mais que nous soyons par nos actes proches de nos discours.
Si je suis candidate aux élections législatives sur cette circonscription, c'est parce que je veux que mon engagement soit l'expression concrète de mes convictions c'est parce que je crois en une république des devoirs mais aussi des droits, droit au logement pour tous, droit à la santé pour tous, droit à une éducation pour tous …
Le logement ne doit pas être pris en étau entre deux luttes : la lutte des classes et la lutte des places !
La solution pour un logement partout et pour tous passe par le changement et le changement c'est vous, c’est moi, c’est chacun d’entre-nous !