Ernest Jouin naît le 21 décembre 1844 à Angers (Maine et Loire). Fils d'un artisan ébéniste de l'Anjou, il s’engage dans les ordres et est successivement vicaire à Brézé, à Angers puis à Saint Etienne-du-Mont (Paris). Il devient ensuite chapelain de Sainte Geneviève, toujours à Paris, puis devient en juillet 1882 curé de Joinville-le-Pont. Il reste à ce poste jusqu’en 1886 et y connaît « ses premiers démêlés avec la franc-maçonnerie ». Puis il est vicaire à Saint Augustin et curé de Saint Médard (Paris). Jouin fut nommé protonotaire apostolique le 23 mars 1918, ce qui lui vaut le titre de « monseigneur. »
Lorsqu’il séjourne à Joinville-le-Pont, Ernest Jouin a sans doute affaire avec plusieurs élus radicaux, comme le député Jules-
Ayant constitué une importante bibliothèque, il fonde en 1912 la Revue internationale des sociétés secrètes pour faire la lumière sur le « péril maçonnique ».
Pour Ernest Jouin, l'assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d'Autriche lors de l'attentat de Sarajevo le 28 juin 1914, un des évènements à l’origine de la première guerre mondiale, est le fruit d’un complot préparé par des loges de francs-maçons. Il dénonce également une tentative d'infiltration maçonnique au Vatican dans l’entourage du pape Léon XIII.
Il publie notamment, en 1920, le Protocole des sages de Sion, un faux qui sert toujours de prétexte à la littérature antisémite pendant la période hitlérienne comme de nos jours.
Si l’ancien prêtre Joinvillais exerça une influence conséquente sur les extrémistes de l’époque, il reste encore aujourd’hui une référence pour certains complotistes ou pour des publications racistes, qui aiment à reproduire ses nombreux écrits.
Ernest Jouin meurt en 1932. Un de ses hagiographes proposera, en 1957, de le béatifier mais le processus n’ira pas plus loin.
Mgr Ernest Jouin
Combattant farouchement la séparation de l’église et de l’État, en 1905, Ernest Jouin se rapproche de l’extrême droite nationaliste. Ses ennemis sont les protestants, les juifs et surtout les francs-maçons. Il les accuse tous de fomenter des complots pour détruire l’église catholique.