L’urbanisme, à Joinville, c’est une histoire. Depuis 30 ans, la même majorité politique et les mêmes élus nous ont livré trois nouveaux quartiers dans le cadre de zones d’aménagement concerté (Zac) : les Canadiens, les Studios de Joinville et maintenant les Hauts de Joinville.
Voici ce qui s’est passé en matière de parkings : on nous garantissait que des places de stationnement publiques seraient créées ; la commune en prenait possession. Puis, sous divers prétextes, ces places étaient cédées à des intérêts privés. C’est ce qui s’est passé pour les Studios, comme pour les Canadiens, et c’est l’actuelle municipalité qui a fini en 2012 et 2013 de liquider les places de stationnement appartenant à la mairie dans ces deux quartiers. Rien qu’aux Canadiens, il y avait 123 emplacements publics ; il en reste 0.
Maintenant, sans aucune garantie quant à la gestion de ce futur parking, le conseil municipal a été prié en décembre 2013 de déclasser l’actuel parc qui jouxte la mairie, sur le terrain de l’ancienne gendarmerie. Un parking commun aux logements et commerces, au gymnase projeté et à la mairie devrait être créé sous l’immeuble à construire. Toute l’histoire locale montre que ces équipements à usages multiples ne fonctionnent pas ; tôt ou tard, la ville constatera que ça coûte trop cher, que des habitants ou des sociétés veulent s’approprier ces places, et le processus de liquidation sera engagé.
Et voilà également ce qui est arrivé à propos des espaces verts. Le cœur du quartier des Canadiens devait être un parc urbain ; en fait, quelques pelouses truffées d’édicules avaient fait leur apparition. Il aura fallu de gros travaux, payés par les contribuables entre 2011 et 2013, pour y implanter un petit jardin. Autre parc annoncé au centre des Studios, promis pour plus de 3 000 m². On n’y trouve guère que quelques parterres de fleurs aujourd’hui.
Pour les Hauts de Joinville, on annonçait aussi un vaste espace vert, de 3 000 m². Le conseil municipal de décembre a accepté de retrancher 200 m² sur le terrain où il doit être implanté. Avec un immeuble débordant sur ce bout de pelouse, ce qui sera mis à la disposition des promeneurs et des enfants rétrécit donc.
L’implantation d’un nouveau quartier aurait dû être synonyme d’amélioration des équipements de la ville. C’est le contraire qui se passera : les écoles vont être surchargées, puisqu’aucune extension n’est prévue ; des parkings ont été supprimés et d’autres le seront ; aucune installation culturelle ; un gymnase et une crèche aux capacités d’accueil bien inférieures aux besoins…
Citons pour conclure ce passage de La comédie humaine, d’Honoré de Balzac, que nous dédierons aux Rastignac de banlieue qui tentent de mettre la main sur notre urbanisme et à ceux qui ont cru en leurs promesses : « la voici la reine des illusions » (Peau de chagrin).