Tribune libre des élus de gauche de la liste Joinville en mouvement, parue dans « Joinville-le-Pont magazine » (juillet 2010).
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Beaucoup d’élus l’ont compris : une ville attractive, c’est une ville créative. Le développement local est lié à l’initiative artistique. Le progrès économique se nourrit de l’innovation culturelle et de l’expérimentation sociale.
Il est bien sûr difficile de comparer Joinville à des communes plus grandes comme Champigny ou Nogent, qui se dotent d’équipements remarquables, mais des villes plus petites comme Saint Maurice ont une médiathèque et un superbe théâtre, tandis que Boissy Saint Léger ou Bonneuil ont des centres culturels d’importance.
Il est vrai que Joinville avait aussi, son site culturel. C’était à l’époque où la gauche gérait la ville, quand Guy Gibout dirigeait la mairie. Entre 1978 et 1983, rock, jazz, danse, humoristes, spectacles historiques, théâtre, poterie, sculpture… les arts avaient leur place et Joinville était un lieu de rendez-vous.
Mais, dès 1983, la droite revenue au pouvoir municipal ferme le centre socioculturel Jacques Prévert, boulevard du maréchal Leclerc. Le cinéma Le Royal, qui en dépendait, est vendu. L’ancien bâtiment, resté propriété communale, se dégrade. On finit par réinstaller l’association Oasis, dernière occupante des lieux, dans un autre local, lui aussi promis à l’abandon, rue Vel-Durand. Et l’ancien haut lieu de la culture joinvillaise est tristement muré.
En juin 2010, la majorité du conseil municipal décide de le vendre. Une opération immobilière s’y prépare.
C’est vrai, une ville doit vivre. Et pourquoi pas vendre un immeuble inadapté, si c’est pour réaliser un investissement plus ambitieux ?
La réhabilitation du centre ville était l’occasion de concrétiser l’ambition d’une ville vivante, accueillante aux arts. La population le réclamait, comme l’a démontré l’enquête publique. De nombreuses propositions ont été faites.
Il n’est malheureusement pas question de cela. Dans toute la rénovation des Hauts de Joinville, non seulement aucun équipement culturel n’est prévu (si ce n’est deux salles de danse), mais au contraire plusieurs salles associatives disparaîtront sans être remplacées : le siège de la Croix rouge, le local utilisé par Oasis, et même les bureaux du service jeunesse. Il paraît qu’elles seront relogées – sans qu’on sache où, car aucun espace nouveau n’est à l’ordre du jour. Mais, comme disait Jacques Prévert, « On ne peut tout de même pas tout leur prendre, aux pauvres. »