La démographie est une chose sérieuse. Et l’Insee un institut respectable et fiable. Les nouvelles règles des recensements ont été conçues par des scientifiques, qui ont mis au point des méthodes éprouvées, certifiées. Bref, c’est du solide.
Et pourtant… l’Insee arrive, sans produire la moindre explication, à fournir des données dont le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles sont fantaisistes.
J’ai déjà eu l’occasion de dire ici tout le mal que je pensais de la dénomination des quartiers de Joinville-le-Pont adoptée par la base Iris, utilisée par l’Insee (inversion de noms, erreurs d’orthographe…). Mais on peut admettre que ces noms sont arbitraires, tout en espérant que la réalité statistique soit réelle.
Voici donc la comparaison des chiffres de la population des quartiers de Joinville-le-Pont à deux années d’intervalle, tels que les publie l’Insee. Précisons, évidemment, que l’Insee indique qu’il n’y a pas eu de modification du découpage des quartiers.
N° Iris | Nom Insee | Quartier réel | 2006 | 2008 | Évolution |
101 | Platanes | Centre | 2 542 | 2 383 | -6% |
102 | Jaurès | Quai de la Marne | 2 118 | 1 716 | -19% |
103 | Vautier | Vautier | 2 422 | 2 118 | -13% |
104 | Leclerc | Europe / Bagaudes | 752 | 1 729 | +130% |
105 | Moutier | Palissy Est | 1 908 | 2 046 | +7% |
106 | Péri | Palissy Ouest | 3 375 | 3 247 | -4% |
107 | Ouginot | Polangis Est | 1 907 | 1 964 | +3% |
108 | Mocquet | Polangis Ouest et Fanac | 2 153 | 2 164 | +1% |
Ainsi, selon l’institut de la statistique, en deux ans, le quartier qu’il nomme « Leclerc » et qui comprend en fait les cités Barbusse, Sévigné et Viaduc ainsi que le quartier des Bagaudes, aurait gagné plus de 1 000 habitants, faisant plus que doubler en passant de 752 à 1 729 habitants. Il faut savoir que, pendant cette période, il n’y a pas eu de construction significative dans cette zone.
Par contre, le quai de la Marne (où on a inauguré des logements dans ces années) a perdu 400 habitants et 19% de sa population. C’est de la désertification accélérée.
Bref, rien de tout ceci compréhensible. Mon hypothèse est que les chiffres 2006 étaient inexacts, car la cité Barbusse, à elle seule, compte près d’un millier de résidents. Mais pourquoi ne pas l’indiquer ? Et qu’est-ce qui explique l’évolution, tout à fait anormale, des autres zones des Hauts de Joinville ?
C’est toute la crédibilité des données de l’Insee qui est sujette à caution. La vérité des faits est pourtant indispensable pour conduire une politique publique et l’analyser. Le bidouillage et l’approximation ne peuvent être admis de la part d’un organisme investi d’un service public.
Immeubles du quai de la Marne, livrés en 2008