Roger Belbéoch, policier et résistant, est décédé vendredi 5 novembre 2010. Il fut maire-adjoint (Pcf) de Joinville-le-Pont dans la municipalité de gauche conduite par Guy Gibout (1977 – 1983), lui-même décédé l’an passé.
Après avoir tenté vainement de passer en Angleterre dès l’armistice de juin 1940, Roger Belbéoch rejoint la Résistance. C’est à la demande de Robert Deloche (futur maire communiste de Joinville le Pont à la Libération) qu’il va s’engager dans la police, malgré son peu de goût pour ces activités.
En 1942, Roger Belbéoch occupe un poste stratégique au commissariat du XIIème arrondissement de Paris : employé aux écritures, il fournit des faux papiers d’identité, des certificats de travail et d’hébergement. Il convainc ses supérieurs de libérer une femme juive, puis son mari. Le soir, il prévient ceux qui sont recherchés et ceux qui risquent d’être perquisitionnés. Il travaille ensuite au commissariat de Nogent-sur-Marne.
Dénoncé par un collègue, il est aussitôt livré au service des Affaires juives, quai des Orfèvres. On l’interroge, on le tabasse, il reste muet. On le torture, il refuse d’avouer. Une intervention de la Résistance lui permet d’échapper aux forces d’occupation, le temps de se remettre d’un traumatisme crânien et il reprend ses activités au péril de sa vie.
Roger Belbéoch a été reconnu comme un Juste parmi les Nations, titre attribué par le musée-mémorial de Yad-Vashem à Jérusalem (Israël).
Roger est le fils de Joseph Belbéoch, ancien combattant de 1914-1918, tombé au combat, à la Libération, le 25 août 1944, sous les balles allemandes sur le pont de Joinville le Pont. Le carrefour qui marque l’entrée du pont de Joinville, côté rive droite, porte son nom.
Jusqu’à son décès, il résidait à Saint Maurice et continuait à témoigner auprès des jeunes.
Roger Belbéoch au commissariat de Nogent à la Libération