Le 10 décembre 2010, l’ensemble des formations de gauche du Val de Marne ont annoncé qu’elles présenteraient une liste unie au premier tour de l’élection sénatoriale de septembre 2011. L’objectif est de permettre à la gauche de gagner un siège de sénateur, alors que droite et gauche sont aujourd’hui à égalité avec 1 Ps et 2 Pcf d’un côté, 2 Ump et 1 MoDem de l’autre.
Selon la teneur de l’accord, les quatre premières places seront occupées dans l’ordre par le Ps, Europe écologie – Les Verts (EELV) puis le Pcf pour les troisième et quatrième places. Il pourrait donc y avoir à nouveau deux élus communistes au palais du Luxembourg, tandis qu’un écologiste val-de-marnais y entrerait pour la première fois. Les radicaux de gauche du Prg, les chevènementistes du Mrc et le groupe Gauche citoyenne de Christine Janodet, maire d’Orly, sont également signataire de l’accord – mais pas le Parti de gauche, qui compte pourtant aussi un maire, Joseph Rossignol (Limeil-Brévannes).
La tête de la liste d’union a été confiée à Patrick Sève, 58 ans, maire de l’Haÿ-les-Roses, ancien député du Val de Marne et ex-dirigeant de la fédération socialiste départementale. L’ancien élu socialiste, Serge Lagauche, ne se représente pas.
Les écologistes ont accordé leur investiture pour la seconde place à Esther Benbassa, 60 ans, professeure de lettres et historienne, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (Cnrs). C’est en tout cas le choix des responsables nationaux de la formation, en l’occurrence du conseil fédéral transitoire d'EELV qui a voté en ce sens le 30 janvier 2011. Une solution qui déplaît fortement à certains militants de la formation, comme l’ancien député européen et économiste Alain Lipietz qui y voit un « vrai scandale ». Les écologistes val-de-marnais avaient choisi Annie Lahmer, ancienne conseillère municipale de Nogent sur Marne et candidate aux élections cantonales de mars 2011 dans cette ville. Elle est directrice de cabinet de Jacques Boutault, maire (EELV) du 2ème arrondissement de Paris. Alain Lipietz, qui assure que « les Verts sont contre le Sénat », estime que « choisir un parachutage c’est donc risquer l’échec... ». Le 1er février, la Commission administrative provisoire du Val-de-Marne d’EELV a voté à l’unanimité une protestation.
En ce qui concerne les places réservées aux communistes, il est probable que la sénatrice sortante, Odette Terrade, sera en quatrième position. Pour la troisième place, Jean-François Voguet, sénateur-maire Pcf de Fontenay sous Bois a annoncé qu'il ne souhaitait pas être de nouveau candidat.
À droite, Christian Cambon, sénateur-maire de Saint-Maurice et Catherine Procaccia, conseillère générale de Vincennes, tous deux Ump, entendent se représenter. Marie-Anne Montchamp, secrétaire d’État et ancienne députée de la 7ème circonscription du Val de Marne (désormais supprimée) aurait bien voulu y aller également.
Jean-Jacques Jégou, maire du Plessis-Trévise, seul parlementaire MoDem du département, devrait lui aussi se représenter. Mais le rapport de forces actuel est peu favorable à sa formation politique, sauf accord avec l’Ump et le Nouveau centre.
Esther Benbassa