À l’occasion de la célébration du 67ème anniversaire de la libération de Joinville-le-Pont, dimanche 4 septembre 2011, il est peut-être utile de rappeler ici le rôle d’un réseau de résistants mal connus.
Un mouvement s’était organisé au sein du personnel municipal, alors que le maire, Léon Lesestre allait être interné pour fait de collaboration avec plusieurs de ses adjoints élus comme lui en 1935 et maintenus en place par le régime de Vichy en 1942.
Une partie des informations qui suivent sont extraites de l’histoire du mouvement Résistance, un important réseau d’obédience gaulliste et d’inspiration chrétienne, fondé par le médecin, déporté et futur député Jacques Destrée (1905-1979). Le mouvement éditait un journal clandestin, de haute tenue et de forte diffusion, qui eut 26 numéros.
Le secrétaire général de la mairie, M. Karcher, aidé par son adjoint, M. Ballenbois, avait organisé dans son propre bureau en mairie un « service local d'aide aux réfractaires ». Il s’agissait d’aider les personnes qui refusaient de rejoindre le service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. Le directeur des services municipaux fournissait à chaque personne, qui lui était recommandée par une personne de confiance, une carte d'identité, une carte de travail, un jeu de tickets d'alimentation, des papiers de démobilisé.
Ballenbois, secrétaire général adjoint, était en liaison directe avec le mouvement Résistance, grâce à sa fille, Mme Benoit, qui en était un des responsables. À chaque numéro du journal, il en recevait 100 exemplaires, qui étaient distribués aux gendarmes, aux éboueurs et à d’autres employés municipaux dont les sentiments envers la résistance étaient connus.
En juin 1944, Mme Benoit échappe aux Allemands lors de l’arrestation de son mari. Elle vient se refugier chez ses parents à Joinville. Mais le soir même, sur dénonciation, l’immeuble est cerné par des forces importantes. C’est un employé de l’hôtel de ville, qui permit son évasion. M. Girard était chef mécanicien et conduisait le lendemain à l'aube sa benne à ordures dans la cour du bâtiment ; Mme Benoit se glissa dans une poubelle, fut transférée dans le camion et put disparaître à la barbe des Allemands. Mais cet incident semble avoir désorganisé la structure de résistance joinvillaise.
Au sein de la gendarmerie, c’est le chef de la brigade de gendarmerie de Joinville qui animait le réseau de résistance. L’adjudant Verselot, après avoir perdu le contact avec le mouvement Résistance, rejoignit Libération Nord, une organisation elle aussi d’obédience gaulliste, animée par Christian Pineau.
Le mouvement Libération Nord fut représenté au sein du Comité local de Libération de Joinville par le Dr René Henry, futur conseiller municipal. Il siégeait également dans le Comité joinvillais de la renaissance française, où M. Savonari le représentait.
Ø À lire : Françoise Bruneau, Essai d'historique du mouvement né autour du journal clandestin Résistance, SEDES, Paris, 1951, 210 pages.