Tribune libre des élus de gauche de la liste Joinville en mouvement, parue dans « Joinville-le-Pont magazine » (novembre 2009).
Retrouvez les anciennes tribunes libres sur la page : Tribunes libres de la liste Joinville en mouvement.
Dans les périodes de crise comme celle que vit la France aujourd’hui, la solidarité publique envers ceux qui rencontrent des difficultés devient, littéralement, une nécessité vitale.
Les collectivités locales sont au premier rang : la région, en charge de l’emploi, de la formation et des lycées, le conseil général, qui gère l’aide à l’enfance et l’aide sociale ainsi que les collèges et les communes, qui s’occupent des écoles ou du logement.
Toute une série de transferts ont déjà considérablement augmenté leurs charges. L’État leur confie des dépenses, comme le suivi des allocataires du revenu de solidarité active (RSA), mais oublie les moyens qui devraient aller avec. Le conseil général du Val de Marne a ainsi présenté au début de l’été au préfet une reconnaissance de dette de 325 millions d’euros, représentant les sommes non compensées mises au compte du département.
La suppression de la taxe professionnelle, annoncée par le gouvernement, est lourde de menaces. Elle aura pour conséquence une perte d'autonomie et risque de provoquer l’asphyxie financière. Les services publics seront les premiers à trinquer, avec le danger que disparaisse tout ce qui contribue à la solidarité.
Une importante question se pose : Qui va payer l’ardoise ? En 2010, le budget national devrait compenser à peu près la perte de recettes. Au-delà, rien n’est garanti. Villes, régions et départements n’auront pas le choix : il ne leur restera que la taxe d'habitation, cet impôt injuste, non lié aux revenus.
En 2008, la taxe professionnelle constituait 19% des recettes fiscales de Joinville. Si elle disparait totalement, il faudra augmenter les autres impôts, ce qui représenterait 592 euros pour une famille de deux enfants.
Les services publics nationaux à Joinville ont connu une hémorragie : départ de la police nationale, de la gendarmerie et même en 2009 de l’agence locale pour l’emploi, réduction de l’activité de la sécurité sociale. La ville n’a pas été en reste : fermeture du centre municipal de santé en 2003, du service de prévention et du centre d’hébergement d’urgence en 2008, du service emploi en 2009… Le centre de santé, qui était complémentaire de la médecine privée, laisse un grand vide à tous les joinvillais.
Les besoins sociaux sont en augmentation. Il faut donc se battre pour maintenir les moyens des collectivités et protéger ce qui subsiste encore du service public.
Marie-France Astégiani-Merrain
www.joinville-en-mouvement.ouvaton.org