Il y a cinquante ans, dans la nuit du 12 au 13 août 1961, l’armée de la République démocratique allemande (RDA) élève un mur entre les deux parties de Berlin, celle occupée par les forces soviétiques à l’Est, et celle rattachée à la République fédérale allemande (RFA) à l’Ouest.
Le dirigeant communiste Erich Honecker qualifie l’ouvrage de « mur de protection antifasciste ». En réalité, il devient le symbole de la division de l’Europe en deux blocs, l’un composé de régimes démocratiques, l’autre structuré autour de l’URSS.
Le maire de Berlin-Ouest, le social-démocrate Willy Brandt (futur chancelier fédéral) parle de « crime contre le droit international et contre l’humanité ». Selon diverses sources, la séparation physique entre les deux parties de l’Allemagne aurait provoqué, en 28 ans, plus de 400 victimes, dont 125 à Berlin même au moins.
Suite à d’importants mouvements sociaux en RDA, le mur est ouvert dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989. Il est rapidement démoli par la population.
Un Joinvillais a livré un intéressant témoignage sur la chute du mur de Berlin. Philippe Demenet, journaliste à Pèlerin magazine et au Courrier de l'Unesco,
Dans J'ai Vécu le Mur de Berlin, il présente en parallèle trois histoires : celle d’un creuseur de tunnels de la RFA, d’un garde-frontière et d’une femme pasteur à l'Est. Philippe Demenet est arrivé à Berlin le 11 novembre.
En trois jours, toute l'Allemagne de l'Est passe à l'Ouest, pour aller voir. Ils reçoivent 100 Marks de l'Allemagne de l'Ouest, qu’on baptise « argent d'accueil » (environ 50 euros).
Philippe Demenet rappelle que ceux qui ont lutté de l’intérieur contre la division de l’Europe, à l’instar du dramaturge tchèque Vaclav Havel ou de l’artiste allemande Bärbel Bohley, « avaient mis non seulement leur vie en jeu, mais aussi des valeurs, peut-être un petit peu différentes de celles que nous vivons aujourd'hui. »
Philippe Demenet avait précédemment publié La Terre n'est pas à vendre (entretien avec Bruno Rebelle Desclée De Brouwer, 2002) et Au risque de tout perdre, trois destins missionnaires (Desclée De Brouwer, 1996). Il a été candidat sur la liste Joinville écologie conduite par Michel Laval pour les élections municipales de mars 2008.
- Philippe Demenet : J'ai vécu le mur de Berlin, Bayard Jeunesse, Paris, 2007.