Parmi les points qui figuraient à l’ordre du jour du conseil municipal de Joinville-le-Pont du 8 février 2011, une délibération un peu curieuse. Le député-maire, qui est également conseiller régional, est touché par le cumul des mandats. Il avait annoncé qu’il démissionnerait de son poste à la région. Mais, grâce à une astuce juridique (tout à fait légale, à défaut d’être morale), il peut garder sa fonction pendant quelques mois encore, et donc les indemnités qui vont avec.
Sauf que la loi a prévu une limitation des indemnités qui peuvent être versées à un élu, et Olivier Dosne (Ump) dépasse largement ce seuil. Il a donc proposé de reverser à ses colistiers ce qu’il n’a pas le droit de percevoir.
Au cours du conseil municipal de Joinville-le-Pont du 8 février 2011, sur sa proposition, les élus de sa liste ont donc décidé de se partager entre eux l’argent du maire. Une conception curieuse de l’égalité républicaine, mais après tout, c’est leurs affaires. Les élus d’opposition, qui n’avaient rien demandé, n’ont pas voulu s’y opposer.
Marc Verstraete, conseiller municipal (radical de gauche) a exprimé son avis de la façon suivante :
« C’est en faisant mon autocritique que j’ai compris la pertinence de la proposition du maire d’exclure l’ensemble de l’opposition des indemnités versées aux conseillers municipaux.
Effectivement, le calvaire du maire doit être insupportable : entendre les remarques, railleries, voire persiflages de l’opposition.
C’est pour cette raison que j’ai voté avec enthousiasme cette proposition ségrégationniste et discriminatoire. »
Quand j’avais annoncé que je voterai pour la proposition, Olivier Dosne a réagi : « mais vous n’avez pas compris, ce sont des indemnités pour les élus de la majorité. »
Si, j’ai bien compris. L’argent municipal, c’est pour les amis.
Marc Verstraete