La rivière Marne est, le plus souvent, un objet de promenade et un important axe de transport de marchandises, mais elle est parfois aussi un danger pour les riverains.
La concomitance de deux ondes de crue de la Seine et de la Marne produira le maximum de la crue le 28 janvier 1910 à 8,62 m à l’échelle hydrométrique du pont de Paris-Austerlitz à midi ce qui représente un débit de pointe de l’ordre de 2400 m3/s (le niveau d'alerte est à 3,20 mètres). En 1998, les « Grands lacs de Seine » estiment les dommages directs à 12 milliards d'euros si une telle crue devait se reproduire.
À Joinville-le-Pont, c’est le 27 janvier 1910 que la crue de la Marne atteint son maximum. Sous le pont de Joinville, la rivière marque la cote 38m42 (33,5m normalement). Dans la commune, 500 maisons sont inondées (deux fois plus qu’à Nogent, mais moins qu’au Perreux ; il y en aura 3 000 à Saint Maur). 250 devront être évacuées, tandis que 4 usines son arrêtées.
On ne pouvait plus rejoindre le quartier de Polangis depuis le pont de Joinville, les voies du quartier étant submergées d’au moins 50 centimètres d’eau. Le seul accès possible était par le pont de Nogent (le pont du Petit Parc était alors en construction).
L’eau potable est interrompue dans toute la commune du 26 janvier au 6 février 1910, les habitants devant se ravitailler dans les quelques puits existants dans les zones non inondées. L’éclairage public, qui est alors assuré au gaz, est arrêté du 24 janvier au 6 février également.
Les experts estiment que les aménagements réalisés sur la Marne permettraient de diminuer de 60 centimètre le niveau d’une crue comparable. Les quartiers de Joinville recouverts par les eaux étaient, à l’époque sous 50 cm à 2 mètres d’eau. La commune comptait, en 1906, 7009 habitants, deux fois et demi moins qu’aujourd’hui.