À Saint Maur des Fossés, d'importantes forces de police municipale et nationale ont déclenché dimanche 3 octobre 2010 une opération visant à expulser 13 roms d’un squat où ils s’étaient installés depuis deux jours au 96, boulevard de Champigny. Il s'agit d''une habitation murée, abandonnée depuis une trentaine d'années, où de graves violences s'étaient produites il y a 2 ans.
Les 13 roms se sont installés après leur éviction d'un autre site du Val de Marne. La police est intervenue sur la plainte d'un voisin.
Des membres du collectif Rom Europe, de Réseau éducation sans frontières et de la Ligue des droits de l’Homme sont intervenus pour soutenir les familles. Trois élus de la liste Saint-Maur solidaire (gauche) sont venus essayer de négocier une solution ; j’étais là pour les assurer de la solidarité des élus et formations de gauche de Joinville.
Alors que la police entendait procéder avec vigueur à l’interpellation des occupants, sur la demande de la municipalité, plusieurs heures de discussion ont permis de trouver une solution, sur la proposition des élus de gauche et avec la médiation des associations.
Un accord oral a été passé avec le premier adjoint, Jacques Leroy (Ump) et la directrice du cabinet du maire. Les roms ont pu rejoindre à pied un hébergement provisoire, situé à quelques centaines de mètres de là, entre la voie ferrée et le stade Auguste Marin.
Cependant, les associations s’inquiètent de ce que, malgré les garanties orales données, l'incertitude la plus totale demeure sur le sort final de ces personnes.
On constate qu’avec un peu de bonne volonté, on peut trouver des solutions à des situations humaines difficiles – et respecter plusieurs grands principes à la fois : protéger la propriété privée, ne pas jeter dehors des enfants et des adultes dans la misère.
Mais pour d’autres, la chasse à l’immigré justifie tout. On pourrait leur faire dire, en paraphrasant Pierre Corneille, « Roms, l'unique objet de mon ressentiment ! »