Le Dossier complet sur la commune de Joinville-le-Pont, publié par l’INSEE en date du 4 février 2020 est édifiant.
Il ne faut certes pas se fier aveuglément aux chiffres, et même l’INSEE peut sans doute être critiqué. Mais les données que diffuse l’institut officiel des statistiques donnent un éclairage très utile sur ce qui est à l’œuvre en matière sociale dans la commune.
Le total des logements de la commune augmente sensiblement : de 2,9% entre 2016 et 2011 et même de 26,3% si l’on compare à 1982.
Mais l’évolution n’est pas la même si l’on considère le statut des occupants. Entre ces mêmes années 2016 et 2011, la quantité de propriétaire est en hausse de 13,1%, tandis que les locataires diminuent de -6,1%. Et, si l’on s’en tient aux habitations à vocation sociale (les « logements HLM loués vides »), la dégringolade est spectaculaire : -23,7%. On passe de 2 329 HLM en 2011 à 1 776 en 2016.
Il y avait encore, en 2011, une majorité de locataires (50,3%) ; ils sont devenus une minorité cinq ans plus tard (45,9%). Ce qui est encore plus significatif, c’est que les appartements ou maisons mis en locations ont diminué aussi en nombres absolus : de 4 197 à 3 942.
Ceux qui cherchent un toit et qui n’ont pas (ou pas encore) les moyens de l’acheter ont donc de moins en moins de chance de trouver à Joinville, que ce soit dans le parc privé ou dans le secteur public.

La part des plus de 75 ans diminue entre 2011 et 2016 de 8,6 à 7,9%. On pourrait penser que c’est une bonne nouvelle, mais c’est surprenant : le nombre de nos aînés diminue en valeur absolue, de 1 538 personnes en 2011 à 1 490 en 2016.
Comme il n’y a aucune baisse de l’espérance de vie et que la population totale croît, il faut supposer qu’un autre phénomène est à l’œuvre : les plus âgés quittent Joinville.
Il y a une très légère hausse du nombre d’ouvriers entre 2011 et 2016, puisqu’ils passent, toujours selon l’INSEE, de 6,0 à 6,1% des personnes de plus de 15 ans. Au contraire, la baisse est spectaculaire pour les employés, qui représentaient 16,5% de la même population et ne comptent cinq ans après que pour 13,9%. Les professions intermédiaires n’en profitent pas car seules catégories qui progressent ce sont les cadres et professions intellectuelles supérieures ainsi que les artisans, commerçants et chefs d'entreprise.
Quant aux retraités, ils diminuent également, passant de 22,9 à 21,9%.
La conclusion de ces tendances, et de beaucoup d’autres données que l’on retrouve dans le dossier de l’INSEE, c’est qu’une politique d’éviction est en cours : les jeunes riches sont bienvenus, les pauvres et les vieux sont priés d’aller voir ailleurs.
On trouve le portrait de Joinville par l’INSEE ici : Dossier sur Joinville