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Joinville-le-Pont au jour le jour

Joinville-le-Pont au jour le jour

La vie locale sur les bords de Marne


Paroles de Joinvillais autour des violences et de la situation des jeunes en banlieue

Publié par Benoit Willot sur 12 Novembre 2005, 00:00am

Catégories : #sécurité et justice

Florence : Aujourd’hui, certes nous pouvons affirmer qu’avec la droite les choses se sont vraiment dégradées, mais dans certaines communes de gauche, ce n’est pas terrible non plus... quand proposera-t-on une politique urbaine afin d’assurer la diversité sociale dans tous les quartiers ?

Carla : Comment expliquer aux jeunes des banlieues la différence entre la délinquance des voyous de leurs quartiers... et celle, notoire, de certains représentants de l'autorité de l'État ou capitaines du capitalisme ?

 

André : Le désespoir d'enfants sans repères ne peut que nous interpeller: nous et pas seulement par rapport à ce que fait Sarkozy. La relation normale qu'on devrait avoir avec les jeunes qui se sentent lâchés, c’est la solidarité et le respect qu'on leur doit comme à tous citoyen, l'exigence qu'on a vis à vis d'eux de respecter les autres.

 

Michèle : ce sont DES ENFANTS qui sont en révolte actuellement. Ce sont nos enfants, les enfants de la France, les enfants que la France a abandonnés. Et, ils ont raison d'être révoltés. Leur moyen d'expression violente et destructrice est terrible et inacceptable bien sûr, mais compréhensible. Que voulons nous qu'ils fassent d'autre?? Que fait un enfant qu'on n'écoute pas, qu'on n'écoute pas systématiquement?...Quels moyens a-t-il? Il pleure... et si on ne répond toujours pas, il crie, il tape, il casse... Que disent les enfants qui sont interviewés par la TV ou radio dans la rue en ce moment, que ce soit ceux qui passent à l'acte ou non : "On nous écoute pas", "On nous aime pas".. "Ils doivent des excuses"... C'est à pleurer. Ce sont des mots d'enfants malheureux. Et quand on laisse un enfant malheureux trop longtemps sans réponse,sans soulagement il se fâche. Si cela dure, c'est la rage, et puis le désespoir... C'est une réponse humaine normale. Tous les sociologues, psychologues, éducateurs... et tout simplement tous les gens de coeur le savent parfaitement. Ce qui se passe n'a rien d'étonnant. Cela fait des années maintenant, et surtout depuis que la droite est au pouvoir, que les associations sur le terrain lancent des avertissements.

 

Depuis des jours maintenant, chaque fois q'un Grand Frère, un éducateur de rue parle sur les media, j'entends la même chose: "il faut leur dire qu'on les aime", "...qu'ils sont formidables", "Ils sont blessés, humiliés, il faut parler directement à eux", "...ils ne se sentent pas écoutés". Je pense que nous devons des excuses aux jeunes des banlieues. Et pas seulement Sarkozy, même si ses paroles particulièrement insultantes et agressives ont eu un effet de déclencheur.  Mais des excuses de la France, aussi bien de la gauche que de la droite, d'avoir failli (depuis des années, et pas seulement depuis que la droite est au pouvoir!) à notre devoir. Il faut des mots qui reconnaissent leur souffrance et la légitimité de leur révolte. Sans cela, notre interdiction (indispensable) d'utiliser des moyens violents, ne sera pas entendue, ne sera pas respectée. C'est seulement après avoir montré qu'on les respecte et qu'on respecte leurs sentiments, que nous pourrons imposer qu'ils respectent la loi. Autrement , les adultes, le pouvoir ne seront pas des références dignes à leurs yeux.

 

Albert : Tout ce tintamarre est, mon humble avis, un prétexte à des vrais casseurs pour se livrer à ce défoulement inadmissible.

 

Georges-Louis : L'état d'urgence, c’est l'utilisation d'une loi d'exception à l'encontre des petits enfants des Algériens contre qui elle avait été promulguée – par la gauche de l'époque il est vrai.

 

Antoine : Il est frappant de voir que les bus de nuit s’arrêtent à Vincennes. On ne peut plus rejoindre Champigny, Joinville, depuis Paris. Il y a un choix réfléchi dans l’isolement des banlieues.

Monique : Malgré les incidents, les enseignants poursuivent leurs activités, même dans les collèges touchés par les violences. Pour autant, il ne faut sous-estimer la peur que tous ceux qui travaillent dans ces quartiers peuvent avoir.

 

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