Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude : l’adage latin (Nemo auditur propriam turpitudinem allegans) constitue une des bases du droit civil français. Il signifie que celui qui commet des fautes n’a pas droit de les invoquer pour tenter d’en tirer avantage.
Le vote du budget 2009 de Joinville-le-Pont, prévu pour le 3 février, amène évidemment à penser à ce principe.
Dans un document, présenté comme un audit des finances communales, lors du conseil municipal de décembre 2008, la ville est présentée comme ayant été en 2001 dans une « période de surendettement ». Mais qui a voté tous les budgets de 1995 à 2001 ? Par exemple, Olivier Dosne, l’actuel maire Ump et alors conseiller municipal, ou Marie-Paule de Fabrègues, toujours maire-adjointe.
Dans le document, on qualifie la situation entre 2001 et 2007 de « dérapage du fonctionnement, mobilisation d’emprunts inutiles, augmentation masquée de la fiscalité, sous investissement… » Et qui s’est prononcé systématiquement en faveur de tous les budgets pendant cette période ? Notamment Chantal Durand, Michel Destouches ou Jean-Jacques Gressier, actuels maires adjoints.
Le même argumentaire s’insurge contre « l’explosion des charges de fonctionnement », soulignant qu’elles ont augmenté en 2008 de +8,86%. Qui a pris la décision de faire que « les impôts des Joinvillais n’ont pas été utilisés pour porter un effort d’investissement mais pour alimenter des dépenses de fonctionnement » ? Et bien, ce budget calamiteux, adopté en avril 2008 a été présenté par Olivier Dosne et approuvé par les 23 conseillers municipaux de sa majorité.
Il est triste de voir l’actuelle municipalité s’appuyer sur la dénonciation de ce qu’elle a approuvé précédemment pour prendre des décisions contestables d’augmentation des impôts et de réduction des services offerts à la population.