La Journée internationale des femmes, ce 8 mars 2009, est l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes.
Je reprends ici une partie d’un texte publié par Odile Plan, spécialiste des questions liées à l’emploi et militante féministe, s’appuyant sur des informations venant du site de l’Observatoire des inégalités.
« Les inégalités entre les hommes et les femmes sont toujours d’actualité en France même si certaines d’entre elles se réduisent. Les progrès des filles dans le domaine de la scolarisation sont nets : elles obtiennent de meilleurs résultats aux évaluations scolaires. Mais elles s’orientent vers des filières aux débouchés moins rémunérateurs.
« Une fois dans le monde du travail, on les retrouve en plus grand nombre dans les secteurs où les salaires sont les moins élevés, comme les services domestiques ou la grande distribution. Le salaire masculin, tous temps de travail confondus, est supérieur de 35 % à celui de leurs homologues féminins. Pas moins de 30 % des femmes salariées, contre 6 % des hommes, travaillent à temps partiel, souvent subi. Les postes d’encadrement restent encore le plus souvent réservés aux hommes, un sur quatre est occupé par une femme, même si l’on constate une évolution positive depuis une dizaine d’années. Elles sont aussi plus touchées par le chômage.
« La sphère familiale reste un domaine où les inégalités demeurent tenaces puisque les femmes consacrent deux fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques. Le ménage, les courses et les enfants demeurent encore « une affaire de femmes ». Ce sont elles qui, dans la grande majorité des cas, arrêtent leur activité professionnelle pour assurer la garde des enfants.
« De réelles avancées en la matière ont été réalisées en politique. Depuis la loi de juin 2000 qui impose pour certaines élections l’égalité de représentation entre hommes et femmes, ces dernières ont en effet fait une entrée en masse notamment dans les conseils municipaux. Les femmes restent cependant très souvent absentes des postes de maire des grandes villes. Là aussi, beaucoup reste à faire pour que la parité hommes-femmes soit respectée.
La situation est paradoxale dans le domaine de la santé. Les femmes ont une avancée considérable sur les hommes, notamment parce qu’elles sont plus attentives à leur corps, qu’elles travaillent dans des conditions moins pénibles physiquement (en moyenne), et que le système de santé de prévention est plus attentif aux mères (par exemple via la protection maternelle et infantile). L’espérance de vie à la naissance des femmes est de 84,2 ans contre 77,2 pour les hommes, en 2006. Mais les modes de vie des hommes et des femmes se rapprochent : du travail à la consommation de tabac ou d’alcool. Ce qui fait que l’avantage aux femmes se réduit : l’écart d’espérance de vie est passé de 8,2 années en 1980 à 7 ans en 2006. »
Odile Plan renvoie à une communication du Conseil économique social et environnemental (CESE), présenté par Pierrette Crosemarie, au nom de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre le hommes et les femmes a été adoptée par le Bureau du CESE au cours de la séance du 27 janvier 2009. Intitulé « 1968-2008 : évolution et prospective de la situation des femmes dans la société française » le rapport a été mis en ligne sur le site du CESE et a fait l’objet d’une publication officielle le mercredi 25 février 2009
A voir aussi : Femmes et Hommes - Regards sur la parité, Insee, édition 2008.